Covid-19 : Une actualité toujours aussi dense (Revue de presse)

La littérature sur le COVID-19 foisonne. Nous avons retenu ici trois thèmes, dont une recommandation thérapeutique (par le NIH américain) et un tweet d’alerte des pédiatres intensivistes anglais, et une étude belge qui ne manque pas d’intérêt par ses implications pratiques.

Le NIH (National Institute of Health) américain réévalue régulièrement ses recommandations de prise en charge du COVID-19, ce qui a été fait tout récemment (1) sans changement majeur cependant, la plupart des recommandations reposant sur des opinions d’expert. Quoi qu’il en soit, il apparaît toujours que:

- aucun traitement prophylactique n’est recommandé en préexposition pour prévenir un syndrome respiratoire aigu sévère (A, III);
- aucun traitement n’est recommandé après exposition pour prévenir l’infection, hors étude clinique (A, III) ;
- aucun test de laboratoire ou traitement spécifique n’est nécessaire en cas d’infection suspecte ou confirmée asymptomatique ou présymptomatique par le SARS-CoV-2 (A, III);
- aucun médicament n’a prouvé à ce jour son efficacité et sa sécurité d’emploi. Les données sont insuffisantes pour recommander un antiviral ou un immunomodulateur plutôt qu’un autre quelle que soit la sévérité de l’atteinte (A, III).

Les NIH ont également publié des recommandations pour les femmes enceintes, pour les enfants, et pour la prise en charge en unité de soins intensifs, et passe en revue les traitements testés à ce jour (essentiellement la chloroquine, les antiviraux et les immunomodulateurs) et les traitements concomitants (corticoïdes, statines, AINS, sartans).

Garder ses distances
Une étude belge proposée par des biophysiciens mérite également le détour. Après avoir modélisé le nuage de gouttelettes de salive d’une personne se déplaçant et ce en fonction de sa vitesse, cette étude a évalué, sans tenir de compte de facteurs extérieurs comme le vent ou les mouvements de tête par exemple, si en se rapprochant d'une personne en mouvement à 1,5 mètre de distance, on pouvait recevoir des gouttelettes, Les résultats sont impressionnants (2). Lorsqu’on est dans le sillage d’un marcheur rapide (4 km/h), la distance de sécurité est de 5 mètres et, s’il s’agit d’un joggeur (14,4 km/h), cette distance est de 10 mètres ! Dans les autres cas, le risque de se placer dans un nuage de gouttelettes est important, l’exposition augmentant lorsque la distance diminue (Figure 1).

Les auteurs proposent quelques solutions simples pour éviter les risques de contamination (Figure 2) à savoir courir ou marcher de front (avec une distance de 1,5 mètre entre chaque coureur), courir ou marcher l’un derrière l’autre (à une distance de 5 ou 10 mètres), se décaler tôt (avant d’être à 5 ou 10 mètres) en cas de dépassement et puis se déplacer en quinconce.

Figure 1: Nuage de gouttelettes en fonction de la vitesse

Figure 2: Solutions d’évitement

Des symptômes intrigants
C’est par contre un tweet qui alerté la communauté des pédiatres. Emis par la PICS (Paediatric Intensive Care Society) anglaise, ce tweet fait état d’une augmentation, faible mais réelle, du nombre de cas d’enfants en situation critique avec des symptômes s’apparentant au syndrome du choc toxique et du syndrome de Kawasaki et une biologie marquée par une VS et un taux de CRP élevé ainsi qu’une ferritine augmentée. Ces enfants, dont un cas a été publié récemment (Figure 3)(3) sont souvent -mais pas toujours- COVID-19 positifs et se sont présentés avec des douleurs abdominales, des symptômes gastro-intestinaux et une inflammation cardiaque marquée (myocardite, élévation des taux de troponine et de proBNP). Le NHS (National Health Service) anglais demande avec insistance de colliger toutes les données des enfants présentant ce type de symptômes (traitables et guérissables) afin de déterminer s’il s’agit d’une nouvelle entité clinique (avec un autre agent infectieux ?) ou d’une pathologie associée au COVID-19 (4). « Pas de panique donc, concluait Stephen Powis, directeur du NHS anglais, mais une surveillance nécessaire. »

Figure 3: Exanthème généralisé avec œdème chez un enfant COVID-19+

> Regardez cette Revue de presse sur MedFlix #8

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