Les maisons de repos et de soins (MRS) belges maîtrisent de mieux en mieux les infections et l'usage des antibiotiques. Le nombre d'infections et l'utilisation d'antibiotiques y sont en diminution, constate une étude européenne réalisée par Sciensano, l'institut de santé publique en Belgique.
Selon l'étude "HALT-4", menée en 2023-2024, 2,4% des résidents en MRS présentaient une ou plusieurs infections, ce qui est mieux que le chiffre européen de 3,1%. L'usage des antibiotiques a également diminué par rapport à 2016: de 5,6% à 4,6%, ce qui reste toutefois supérieur au pourcentage européen (4,1%), souligne Sciensano lundi dans un communiqué.
Si les chiffres montrent une amélioration, certaines faiblesses persistent. Trop souvent (dans 36% des cas), des antibiotiques sont prescrits de manière préventive dans les MRS belges, principalement pour des infections urinaires, alors que d'autres méthodes de prévention existent.
De plus, le personnel n'est pas suffisamment formé de manière continue en matière de mesures de prévention et de contrôle des infections (PCI). L'étude constate un net recul des formations récentes sur l'hygiène des mains: de 76% en 2016 à 58%. Ceci pourrait s'expliquer par un relâchement par rapport à l'épidémie de Covid-19, période durant laquelle la PCI était une priorité absolue dans les MRS, estime Sciensano qui met en garde contre "un faux sentiment de sécurité".
Les personnes résidant de manière prolongée dans une institution de soins, comme une MRS, sont plus vulnérables aux infections, rappelle Sciensano. Ces infections peuvent souvent être traitées par des antibiotiques mais ceux-ci doivent être utilisés à bon escient car une utilisation négligente rend les bactéries moins sensibles aux antibiotiques et les traitements plus difficiles.
L'étude a été coordonnée pour le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC). Les 69 maisons de repos (et de soins) qui y ont participé l'ont fait sur base volontaire.