Vaccination:
 à nous de jouer!

Le rapport bénéfice-risque de la vaccination est incontestable. Pourtant, de plus en plus de Belges ne font plus confiance à la vaccination… Comment expliquer cette défiance?

La prévalence des maladies infectieuses a chuté de manière considérable au milieu du siècle dernier et certaines de ces maladies ne sont plus présentes dans notre pays! Progressivement se perd donc la mémoire des risques liés à ces maladies infectieuses qui, par le passé, ont fait des milliers de victimes. Aujourd’hui, elles nous paraissent plus bénignes qu’elles ne le sont en vérité. Un deuxième facteur important réside dans l’énorme crise de confiance dans les institutions politiques, économiques et médicales. Les scandales sanitaires laissent des traces indélébiles dans les esprits. Par ailleurs, l’intérêt pour les médecines naturelles est de plus en plus important chez nos patients! Et certaines de ces thérapeutiques interdisent la vaccination… Enfin, les groupes de patients hostiles à la vaccination sont particulièrement nombreux et actifs, et leurs messages, bien que sans valeur scientifique, impressionnent et sèment la terreur!

Sur toutes ces questions en lien avec la santé, l’accès facilité à l’information via Internet a largement bousculé l’approche qu’en a le grand public. Ce sont en effet des sujets qui nous concernent tous, qui s’emparent de notre affectif, et face auxquels il est normal et légitime de nourrir des interrogations. Ce qui est plus problématique, c’est que, bien souvent, les informations et théories contestataires sont plus visibles que les données scientifiques validées par de vastes études cliniques. Et à force d’en parler comme d’une évidence, on finirait par croire que certains vaccins sont une menace! La vaccination contre la grippe et le pneumocoque est elle aussi concernée par cette défiance. Et pourtant, aujourd’hui encore, la grippe et les maladies liées aux pneumocoques représentent un problème majeur de santé publique.

Une meilleure communication et une plus grande attention portée à l’information de la population, et plus particulièrement à celle des groupes à risque, peuvent contribuer à résoudre ce problème. En tant que prestataire de soins de la première ligne le plus accessible, le pharmacien est idéalement placé pour remplir ce rôle et délivrer une information correcte et validée. Depuis le mois de septembre, les pharmaciens peuvent mener une action de sensibilisation de la population à la problématique de la vaccination contre la grippe et les pneumocoques. La moitié de la population cible ne se fait pas vacciner.

La marge de progression est donc bien réelle. En identifiant nos patients à risque et en les motivant à se faire vacciner, nous pouvons contribuer à améliorer sensiblement la couverture vaccinale. Cette campagne s’intègre pleinement avec les objectifs définis dans le cadre pluriannuel et le positionnement de la pharmacie d’officine comme «centre de prévention et d’orientation». À nous d’y participer activement! Il devient en effet urgent de libérer notre santé des peurs d’une santé mal comprise ou parfois mal interprétée mais malheureusement omniprésente chez certains de nos patients!

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