Pot-pourri du net (Revue de presse)

Le COVID-19 ne se limite pas à l’infection et la littérature foisonne d’études ‘annexes’, ce qui ne signifie pas qu’elles manquent d’intérêt… Un aperçu de ce que l’on peut retrouver sur le site MedRᵪiv qui regroupe toutes les études en attente de publication, notamment parce qu’elles n’ont pas encore été revues par des pairs.

Quelles vidéos YouTube ont-elles la cote (1)?
Une étude turque s’est intéressée à la qualité des vidéos concernant le COVID19 visionnées par la population générale sur Youtube. Après avoir introduit les mots-clés de l’affection (prévalence, transmission, signes et symptômes, screening, testing, tracing, traitement, évolution, pronostic, …), les chercheurs ont retenu 168 vidéos qui ont récolté 67.222.756 vues et constaté que ces vidéos avaient été postées majoritairement par les médias classiques (n=146) tandis que très peu d’entre elles (n=4), voire aucune, n’avait d’origine académique, ministérielle ou institutionnelle. De manière rassurante (à moins que ce ne fut l’inverse !), ils ont également constaté que les vidéos fallacieuses ou de désinformation n’étaient pas plus consultées que les vidéos d’information.

Un impact psychologique certain (2)
ECLB-COVID19 est une étude multinationale qui a inclus 1047 personnes afin de connaitre les répercussions du COVID19 et du confinement sur leur santé mentale. Sans surprise, ce confinement a entraîné des effets négatifs sur leur bien-être et leur état émotionnel, ce qui s’est marqué par une plus grande proportion de personnes présentant des troubles psychosociaux et émotionnels (10 % à 16,5%) et de mauvaise hygiène de vie, avec inactivité physique (15,2%), sociale (71,2%), mauvaise qualité du sommeil (12,8%), relâchement des comportements alimentaires (10%). A l’inverse, 15% de la population a profité de l’occasion pour développer ses aptitudes aux nouvelles solutions technologiques. Par ailleurs, les auteurs ont constaté une augmentation significative de la proportion de personnes avec symptômes dépressifs (17,5% contre 7,4%), une baisse de satisfaction par rapport à leur vie quotidienne (31,4% contre 52,8%) et une augmentation de la demande de soutien psychologique (38,8% contre 22,7%)(Figure 1).

Figure 1: Impact du confinement sur la santé mentale

Que montre l’IRM cérébrale post mortem? (3)
Une étude monocentrique belge réalisée par l’hôpital Erasme a tenté de répondre à la question de savoir s’il existait des anomalies cérébrales IRM communes chez les patients décédés du COVID19 sur base de l’IRM cérébral post mortem effectué chez 19 patients consécutifs. Ces IRM montrent des lésions hémorragiques et de leucoencéphalopathie postérieure réversible (PRES) qui pourraient avoir été déclenchées par les perturbations endothéliales induites par le virus. L’anosmie liée au SRAS-CoV-2 semble se limiter aux bulbes olfactifs (Figure 2). L’absence d’anomalies IRM au niveau du tronc cérébral et donc du centre respiratoire ne permet par ailleurs pas d’avaliser l’hypothèse d’une contribution cérébrale à la détresse respiratoire observée en cas de COVID-19.

Figure 2: Lésions IRM post mortem observées chez 5 patients

Tracez, tracez, il en restera toujours quelque chose (4)
Le COVID19 a atteint de nombreux travailleurs de la santé, le plus souvent au départ d’une contamination durant leur travail, indique une étude milanaise qui a effectué un traçage des cas positifs. Dans cette étude effectuée dans deux hôpitaux généraux milanais employant 5700 travailleurs de la santé, 143 d’entre eux ont été testés positifs avec une fréquence de 12 cas positifs par jours au moment du pic. Le testing a permis de retenir 10% de cas positifs lorsqu’il était ciblé, et 2,6% lorsqu’il ne l’était pas. Ces patients avaient une température corporelle médiane de 36,6°C au moment du test positif et des symptômes modérés pour 12,5% d’entre eux. Aucun ne présentait des symptômes sévères. Une fois détectés, ils ont été mis en quarantaine durant 14 jours après la disparition des symptômes en étant tenus à l’écart de leur famille dans une maison avec chambre et salle de bains séparées. L’efficacité du traçage est reprise en Figure 3 où, au départ d’un cas indiciel, 4 cas ont été retrouvés positifs sur un total de 237 contacts. 

Figure 3: Traçage des cas positifs

 

A trois, c’est mieux (5)
Combiner l’interféron bêta-1a + ribavirine au lopinavir/ritonavir tôt dans le cours de la maladie chez des personnes à risque majeur d’aggravation mais avec un état général correct donne des résultats encourageants et meilleurs que le lopinavir/ritonavir en monothérapie en termes de vitesse de résolution des symptômes, de durée de présence du virus, et de durée hospitalisation, au prix cependant d’un plus grand nombre d’effets secondaires. Quant à savoir si cette étude pourra être transposée chez nous, la question reste débattue car l’interféron utilisé ici est différent.

> Regardez cette Revue de presse sur MedFlix #13

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    1. Ataç O, et al. YouTube as an information source during the Coronavirus disease (COVID-19) pandemic. doi: https://doi.org/10.1101/2020.05.06.20093468.
    2. Ammar A, et al. Effects of home confinement on mental health and lifestyle behaviours during the COVID-19 outbreak: Insight from the "ECLB-COVID19" multi countries survey. doi: https://doi.org/10.1101/2020.05.04.20091017
    3. Coolen T, et al. Early postmortem brain MRI findings in COVID-19 non-survivors. doi: https://doi.org/10.1101/2020.05.04.20090316.
    4. Mandić-Rajčević S, et al. Contact tracing and isolation of asymptomatic spreaders to successfully control the COVID-19 epidemic among healthcare workers in Milan (Italy). doi: https://doi.org/10.1101/2020.05.03.20082818
    5. Hung I, et al. Triple combination of interferon beta-1b, lopinavir-ritonavir, and ribavirin in the treatment of patients admitted to hospital with COVID-19: an open-label, randomised, phase 2 trial [published online ahead of print, 2020 May 8]. Lancet. 2020;S0140-6736(20)31042-4.

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