« La vaccination obligatoire des soignants n’est pas d’actualité » (Ordre)

Ceux qui s’attendaient à ce que le colloque organisé ce 4 février par le Conseil provincial de l’Ordre des médecins de Bruxelles et du Brabant wallon suscite le débat n’ont pas été déçus. Le plus étonnant est que la réponse à la question sur la vaccination obligatoire des soignants a fait consensus.

Plus de 500 personnes ont participé samedi au mini-symposium consacré à la déontologie et la vaccination obligatoire. Le Pr Christian Melot, président du Conseil provincial, a tenu à ce que ce débat soit ouvert et permette l’expression des positions différentes et opposées. Plus de 200 manifestants antivax s’étaient réunis silencieusement devant le Château du Lac de Genval pour défendre leurs opinions en brandissant des pancartes.

Durant le colloque, le Pr Michel Goldman a présenté la technologie, les risques et les applications des vaccins à ARN ; les Prs Christian Melot et Bernard Hanson ont exposé les conflits qui naissent de l’existence des contraintes sociétales et des libertés individuelles et les Pr Bernard Rentier (ULiège) et Nathan Clumeck (ULB) ont débattu sur les aspects éthiques et déontologiques de l’obligation vaccinale pour les soignants.

Le Pr Melot a précisé à ce sujet que l’Ordre des médecins n’a pas publié d’avis sur l’obligation vaccinale pour les soignants. «Le Conseil national n’a pas statué sur la vaccination obligatoire parce qu’il n’y a pas encore de loi à ce sujet. L’Ordre considère que cette obligation est un pas trop loin, d’autant plus que la loi est examinée actuellement par le Conseil d’Etat et qu’elle ne sera vraisemblablement pas publiée avant les prochaines élections. Par contre, le gouvernement peut activer la loi pandémie de 2022 qui prévoit des mesures de confinement, de port du masque, de distanciation sociale…L’obligation vaccinale pour les soignants n’est plus à l’ordre du jour. D’où l’intérêt de ce symposium qui permet de réfléchir aux options vis-à-vis de cette obligation.»

Application conditionnée 

Le Pr Bernard Rentier estime que cette vaccination obligatoire est « une solution trop simpliste pour affronter un problème complexe, qu’elle est non-nécessaire et anachronique suite à l’évolution du virus, inacceptable car les risques son mal connus, voire inconnus, et soulève de graves problèmes éthiques concernant la liberté de choix. » Le virologue considère également que ce n’est pas le moyen le plus efficace pour obtenir un taux d’adhésion élevé à la vaccination et risque d’exacerber la rupture de confiance entre le personnel de santé et les institutions qui l’emploient.

Le Pr Clumeck a précisé qu’il n’est pas non plus favorable à la vaccination obligatoire des soignants et qu’il a toujours plaidé pour que les mesures prises soient adaptées et proportionnées à la situation sanitaire. Il a rappelé l’avis du Conseil supérieur de la santé (octobre 2021) qui estime que la « vaccination obligatoire est une option scientifiquement et éthiquement acceptable et fondée » et que le ministre Vandenbroucke considère que c’est « un instrument capable d’être activé très vite si la situation le requiert », via une entrée en vigueur de la loi (non promulguée actuellement) conditionnée par la prise d’un AR décidé en conseil des Ministres. 

Par ailleurs, Michel Goldman et Nathan Clumeck ont souligné l’importance de mener aujourd’hui un débat serein sur cette obligation vaccinale et de préparer un cadre législatif afin d’être prêt pour d’autres pandémies à venir. Le spécialiste en maladies infectieuses renvoyant, à titre d’exemple, aux dangers que représente le virus Ebola, surveillés de près par les USA.

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Derniers commentaires

  • Benoit Nicolay

    10 février 2023

    Rapport du Dr Colignon, présent au symposium. Ouverture au débat ?

    "Monsieur le Président,

    Le mini-symposium de l’Ordre qui s’est tenu au Château du Lac ce 4 février était une invitation
    à opposer sereinement des points de vue qui paraissaient hier encore inconciliables. Nous
    reconnaissons tous votre mérite d’avoir ouvert la porte d’un véritable débat sur les questions
    qui divisent le monde depuis plus de trois ans.
    Si votre intention était louable, le choix des orateurs était en revanche très discutable et la
    qualité de certains exposés très décevante.
    Le niveau des interventions d’experts était bien inférieur à celui des mémoires que j’ai eu
    l’occasion à plusieurs reprises de vous adresser et notamment celui que vous avez reçu en
    vue du symposium.

    C’est la raison de mon départ anticipé, à 13 heures.
    Je n’ai pas l’habitude de débattre avec des bonimenteurs, même quand la nature des faits leur
    impose de considérer nos arguments avec bienveillance.…
    Je préférais garder le souvenir d’un débat que je réclame depuis si longtemps et qui a vu le
    jour avec votre magistrale initiative. Je vous en remercie.

    LE PROFESSEUR GOLDMAN

    Le colloque fut ouvert par la communication du Professeur Michel Goldman qui nous rappela,
    de façon très scolaire, les principes de la vaccination à ARN messager, oubliant que tout
    médecin a l’obligation déontologique de s’informer, à plus forte raison en situation de crise
    sanitaire et qu’en conséquence, nous avions tous, par nos lectures, par l’intérêt que nous
    portons à nos patients, dépassé très largement le niveau d’un exposé qu’il destinait sans
    doute, par habitude, aux enfants de 6e primaire.
    Nous aurions aimé qu’il nous apporte des précisions sur les aspects techniques de la
    fabrication des vaccins et sur les éléments utiles de leur composition. Nous aurions aimé qu’il
    lève le voile sur la nature d’un produit si bien gardé par un obscurantisme commercial
    retranché derrière une confidentialité qui ne peut se justifier en matière de santé !
    Le plasmide est-il produit sur des souches d’E.Coli ? Comment est-il purifié et linéarisé ? La
    Polymérase T7 est-elle apportée au milieu ou d’origine co-transcriptionnelle ? Existe-t-il un
    risque d’erreur de transcription, c’est-à-dire de « mutation vaccinale » en raison du poids
    moléculaire élevé de cet acide nucléique ? Par quel moyen les ARN double brins, non coiffés,
    ou hybridés (ADN/ARN) sont-ils éliminés du substrat après synthèse extra-cellulaire ? Est-ce
    par Filtration à flux tangentiel, par chromatographie, par solvant ? Le procédé est-il GMP ? La
    formulation de l’ARN est-elle constante ? Quelle est la toxicité de l’ALC-0315 ? Le Cholestérol
    et les phosphatidylcholines sont-ils d’origine animale ou synthétique ? Etait-ce vraiment une
    bonne idée de disposer le PEG à la surface du LNP ? Quelles sont les impuretés du vaccin ?
    Y-a-t’il du graphène dans le vaccin ? Que se passe-t-il si la chaîne du froid est rompue ? Les
    incertitudes qui planent sur chaque étape de fabrication expliquent-elles l’hétérogénéité des
    lots et les différences notoires qui les séparent en termes d’immunogénicite et d'effet secondaires ?
    Pourquoi tous les vials ne sont-il pas testés en bout de chaîne, par la technique
    peu couteuse et rapide du « Water-Proton NMR » ? Quel est le prix de revient de ce vaccin à
    l’unité ? Quelle est la marge bénéficiaire de Pfizer ?
    Voilà ce qu’on aurait attendu d’un véritable scientifique !
    Voilà ce qu’il ne nous a pas dit !
    Voilà ce qu’en réalité, il ignorait !
    Cet exposé me fait douter de l’expertise de monsieur Goldman en matière de SARS CoV2. Un
    scientifique de ce niveau, à plus forte raison quand il fait la promotion d’un vaccin ne devait-il
    être en mesure de répondre à la question que je lui ai posée sur les très curieuses statistiques
    de Sciensano ? Un vrai scientifique aurait-il fait l’impasse sur une question pourtant au centre
    de ses préoccupations, et m’aurait-il répondu : « Je ne suis pas épidémiologiste ! » ?
    Monsieur Goldman manquait de crédibilité et d’assurance. Il n’était pas à la hauteur de sa
    mission.
    Il n’est pas étonnant qu’il ait choisi la courbe d’éradication de la poliomyélite par le vaccin
    Sabin pour convaincre des jeunes écoliers « crédules et vulnérables »
    1 de l’intérêt de la
    vaccination, que les courbes d’éradication du Covid par le vaccin Pfizer n’auraient assurément
    pas convaincus malgré leur jeune âge.


    LA QUESTION DE L’ETHIQUE
    Les exposés qui ont suivi nous ont fort agréablement rappelé – avec beaucoup d’éloquence
    et de références littéraires - que dans la hiérarchie des normes, le jus naturale occupait le
    sommet de la pyramide et qu’il s’imposait à tous en l’absence d’un péril imminent pour la
    nation. Vous avez rappelé les conditions de mises en œuvre des lois d’habilitation ce qui a
    permis à ceux qui en doutaient, de constater qu’elles n’étaient pas remplies dans le cadre
    d’une infection qui ne présentait aucun risque pour une population de moins de 65 ans et qui
    justifiait, tout au plus, la protection de vieillards. Ces vieillards que nous avons décimés à coups
    de dafalgan® et à coups d’Iphone®.
    Ces rappels philosophiques ont oublié de dire qu’il n’appartenait pas au médecin mais à l’Etat
    de veiller à la Santé Publique et qu’en l’occurrence l’Etat n’ayant PAS jugé utile de rendre la
    vaccination obligatoire, elle restait un simple traitement préventif dont l’indication demeurait à
    la seule appréciation du médecin et de son patient et ce, dans la confidence d’un secret
    absolu !
    Sur le plan de l’éthique et de la balance entre le privé et le public, ne fallait-il pas dire un mot
    sur les conflits d’intérêts…
    Le jour ne viendra-t-il jamais où la « science » se sentira obligée d’expliquer au citoyen
    pourquoi Bourla ou Frazer, ou n’importe quel autre patron de labo, gagne en un jour ce que le
    Professeur Raoult gagne en un an ?
    Ce n’est pas un problème d’éthique ? Vraiment ?

    FAUT-IL RENDRE LA VACCINATION DES SOIGNANTS OBLIGATOIRE ?
    Après une pause agréable, le symposium a repris avec le sujet pour lequel nous étions tous
    venus : « la vaccination obligatoire des soignants » !
    Le professeur Clumeck qui représentait le parti du « Pour » et le professeur Rentier qui avait
    choisi d’être « Contre » l’obligation vaccinale ont conclu d’une seule voix qu‘elle n’avait aucune
    raison d’être dans les circonstances actuelles.
    Cette opinion commune des débateurs, contraste étonnamment avec la circulaire du 23 janvier
    2021 qui nous incitait à user de notre notoriété pour l’imposer à tous.

    Mais monsieur Clumeck qui pour l’occasion s’est transformé en climatologue et en historien,
    nous a mis en garde : quelle attitude devrons-nous avoir si la peste médiévale revenait ou si
    un virus préhistorique s’échappait d’un permafrost que le GIEC s’acharne à faire fondre ?
    Vous pouvez, Monsieur le président, rassurer monsieur Clumeck.
    Si nous sommes victimes de bubons causés par un méchant Yersinia colporté par un rongeur
    sorti d’un tableau de Jheronimus van Aken, nous accepterons tous son vaccin, avec une
    immense gratitude et j’exigerai – à titre personnel - d’être le premier vacciné pour ne pas priver
    les soins de santé d’un médecin courageux et efficace. De même, si un laboratoire P4 laisse
    par mégarde échapper le mH5N1 fabriqué dans un souci de gain de fonction, nous
    remercierons chaleureusement monsieur Clumeck de nous offrir gratuitement un vaccin qui
    nous évite une mort sans phrase, et, que nous serons heureux de recevoir en priorité, avant
    messieurs De Croo et Vandenbroucke.
    Mais pour une virose qui, sans traitement, ne tue personne avant 65 ans, et qui épargne nos
    ainés si on les traite classiquement armés d’un stéthoscope, et non d’un smartphone, notre
    réponse est non ! Nous laissons volontiers tout le stock au personnel de l’hôpital Saint-pierre.

    LES EFFETS SECONDAIRES
    Je retiendrai que les orateurs ont reconnu unanimement que la pharmacovigilance ne
    remplissait pas correctement sa mission et qu’il fallait changer cela. Je crois que vous ne
    laisserez pas ce constat sans une réaction vive et efficace.

    DEBAT FINAL
    J’ai quitté le symposium, convaincu que les frontières étaient rouvertes, mais que la route allait
    être longue.
    Comme Vigny, j’ai reposé mon front sur mon fusil sans poudre.
    Hélas ! ai-je pensé, malgré ce grand nom d'Hommes,
    Que j'ai honte de nous, débiles que nous sommes !
    Je veux pour débattre, des adversaires plus loyaux, plus sérieux, plus crédibles…
    Vous m’avez demandé avant que le symposium ne débute, de ne pas en troubler la sérénité
    par un comportement inadéquat. J’ai respecté votre demande parce que je respecte votre
    courage. Je m’y étais d’ailleurs engagé par écrit.
    Si j’avais participé à ce débat, je n’aurais pu garder cette sérénité que je vous avais promise
    et j’aurais compromis cette voie que vous ouvriez pour nous et où nos voix pourront s’exprimer
    plus librement.
    En vous remerciant, une fois encore, du courage dont vous avez fait preuve en nous ouvrant
    la porte d’un débat que je compte servir avec une volonté de fer, je vous prie d’agréer,
    monsieur le président, l’expression de mes sentiments les plus distingués.

    Alain Colignon"

  • Benoit Nicolay

    06 février 2023

    1ère remarque :

    18/09/2021

    "Le Conseil national souscrit à l’avis commun du 19 juillet 2021 de l’Académie royale de Médecine de Belgique et de la Koninklijke Academie voor Geneeskunde van België sur la vaccination obligatoire du personnel soignant contre le SARS-CoV-2. Le Conseil national estime qu’une obligation légale incombant aux médecins et à l’ensemble du personnel soignant est nécessaire."

    https://ordomedic.be/fr/avis/deontologie/devoirs-generaux-du-medecin/verplichte-vaccinatie-van-zorgpersoneel-tegen-sars-cov-2