Coronavirus - Les données chinoises ne reflètent pas la reprise épidémique, selon l'OMS

L'OMS a critiqué mercredi la nouvelle définition chinoise, "très étroite", d'un décès attribué au Covid, affirmant que les données sont en décalage avec la reprise épidémique, et réitéré son soutien aux tests Covid sur les voyageurs de Chine.

"Nous pensons que les chiffres actuels publiés par la Chine sous-représentent l'impact réel de la maladie en termes d'admissions hospitalières, d'admissions dans les soins intensifs et surtout en termes de décès", a déclaré le Dr Michael Ryan, responsable de l'OMS chargé de la gestion des situations d'urgence sanitaire, en conférence de presse.

La Chine fait face à sa pire flambée de cas, suite à l'abandon brutal, au début de décembre, de sa politique dite du "Zéro Covid". Mais le pays ne rapporte que très peu de décès liés au Covid-19 après un changement de méthodologie controversé pour la comptabilité des cas.

Désormais, seules les personnes décédées directement d'une insuffisance respiratoire liée au Covid-19 sont comptabilisées dans les statistiques.

"Nous pensons que cette définition est trop étroite", a insisté le Dr Ryan.

La semaine dernière, l'OMS a rencontré des responsables chinois pour évoquer l'explosion du nombre des cas de contamination et d'hospitalisations.

"Nous continuons à demander à la Chine des données plus rapides, régulières et fiables sur les hospitalisations et les décès, ainsi qu'un séquençage du virus plus complet et en temps réel", a souligné le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, pendant la conférence de presse mercredi.

"Ces données sont utiles à l'OMS et au monde entier et nous encourageons tous les pays à les partager. Les données restent essentielles pour que l'OMS puisse procéder à des évaluations régulières, rapides et solides des risques liés à la situation actuelle et adapter ses conseils et ses directives en conséquence", a-t-il relevé.

Il a souligné que l'OMS est "préoccupée" par la situation en Chine, et a réitéré l'importance de la vaccination.

L'OMS a également apporté à nouveau son soutien aux mesures de dépistage récemment demandées par certains pays aux voyageurs venant de Chine.

"Avec une circulation aussi élevée en Chine et en l'absence de données complètes - comme je l'ai dit la semaine dernière - il est compréhensible que certains pays prennent des mesures qui, selon eux, protégeront leurs propres citoyens", a assuré le Dr Tedros.

A ses côtés, la Dr Sylvie Briand, qui dirige à l'OMS le Département préparation et prévention des épidémies et des pandémies, a souligné que "tester ne veut pas dire que l'on restreint les voyages".

"De toute façon quand on est en phase pandémique, il est recommandé de rester chez soi", a-t-elle dit, en expliquant que le mieux serait "un test au départ".

Ces dépistages, a-t-elle expliqué, visent souvent à "réduire l'incertitude, car on n'a pas beaucoup d'informations sur la situation en Chine", mais ils visent aussi à avoir la possibilité de détecter un nouveau variant qui pourrait émerger dans ce pays très peuplé.

Car, a-t-elle poursuivi, il y a probablement plus de risques de voir de nouveaux variants émerger en raison "de la possibilité d'évolution du virus en cas de forte transmission" comme c'est le cas en Chine actuellement.

Selon les données fournies par les autorités chinoises à l'OMS, le variant en Chine est principalement Omicron.

Ailleurs dans le monde, le virus inquiète également l'OMS.

"Nous avons eu, vous savez, plus de treize millions de cas signalés à l'OMS le mois dernier et nous savons que c'est une sous-estimation parce que la surveillance a diminué et que nous avons eu la période des vacances. Mais ce qui est plus inquiétant, c'est que nous avons eu une augmentation de 15% des décès le mois dernier", a souligné la Dr Maria Van Kerkhove, qui dirige l'équipe technique de l'OMS sur le Covid.

L'OMS surveille en particulier un sous-variant d'Omicron, XBB.1.5. Il a été détecté dans 29 pays jusqu'à présent - notamment en Europe et aux Etats-Unis - et "c'est le sous-variant le plus transmissible qui ait été détecté jusqu'à présent", a-t-elle expliqué.

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