Appel du monde de la santé à un traité contre les énergies fossiles

Plus de 200 organismes et ONG spécialisés dans la santé ont appelé mercredi à l'élaboration d'un "traité de non-prolifération des combustibles fossiles", soulignant les "graves menaces pour la santé humaine et planétaire" qu'ils représentent.

Le texte, signé notamment par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), réclame un "plan mondial juridiquement contraignant" pour "éliminer progressivement la production et l'utilisation actuelles des combustibles fossiles", principale source d'émissions des gaz à effet de serre responsables du changement climatique.

Il appelle également à cesser "immédiatement toute activité et tout investissement dans l'exploration, l'extraction et la construction d'infrastructures" et à "assurer une transition juste pour chaque travailleur, chaque communauté et chaque pays".

Un tel traité pourrait ressembler à la "Convention-cadre de l'OMS pour la lutte antitabac" adoptée en 2003, soulignent les signataires, en insistant sur les conséquences de la combustion des énergies fossiles sur la santé humaine, notamment la pollution atmosphérique "à l'origine de plus de sept millions de décès prématurés chaque année" dans le monde.

Mais ils rappellent également que le changement climatique "exacerbe d'autres problèmes de santé et menace les systèmes de soins", créant par exemple les "conditions idéales pour la transmission des maladies d'origine alimentaire et hydrique et la propagation des maladies à transmission vectorielle", comme le paludisme ou la maladie de Lyme.

Le texte rappelle que la multiplication des phénomènes météo extrêmes liés au réchauffement a également des effets directs sur la santé humaine avec "de graves répercussions sur la santé mentale, exacerbant l'anxiété et la dépression, notamment chez les jeunes".

"L'addiction moderne aux énergies fossiles n'est pas seulement un acte de vandalisme environnemental. Du point de vue de la santé, c'est de l'auto-sabotage", a insisté dans un communiqué le patron de l'OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus.

"En matière de santé publique, vous ne pouvez pas combattre une maladie sans dire ce qui la cause," a déclaré de son côté à l'AFP Diarmid Campbell-Lendrum, responsable des questions liées au changement climatique à l'OMS.

"Le coût de l'inaction augmente", a de son côté insisté Jeni Miller, directrice de l'Alliance mondiale climat et santé, coalition d'ONG qui a coordonné l'initiative.

Vous souhaitez commenter cet article ?

L'accès à la totalité des fonctionnalités est réservé aux professionnels de la santé.

Si vous êtes un professionnel de la santé vous devez vous connecter ou vous inscrire gratuitement sur notre site pour accéder à la totalité de notre contenu.
Si vous êtes journaliste ou si vous souhaitez nous informer écrivez-nous à redaction@rmnet.be.