Une équipe de la KU Leuven met au point une nouvelle méthode pour neutraliser le VIH

Des chercheurs de la KU Leuven ont mis au point une méthode permettant de neutraliser définitivement le virus de l'immunodéficience humaine (VIH). Grâce à cette avancée, les patients atteints du sida ne devraient plus avoir à suivre un traitement à vie, mais seulement temporairement. L'étude a été publiée jeudi dans la revue scientifique Nature Communications.

Zeger Debyser, professeur de médecine moléculaire, évoque une percée scientifique majeure. "Pour la première fois, nous avons pu désactiver complètement le virus dans des cellules en environnement de laboratoire. Il reste encore de nombreuses recherches cliniques à mener avant d'aboutir, &e acute;ventuellement, à un nouveau traitement, mais c'est d'ores et déjà un grand pas en avant", a-t-il déclaré.

Près de 600.000 personnes meurent encore chaque année dans le monde des suites d'une infection au VIH. Grâce aux traitements actuels, les conditions de vie des patients se sont nettement améliorées et le nombre de nouvelles infections a fortement diminué. "Malgré cela, nous parlons toujours d'une situation pandémique", souligne le chercheur. "La médication actuelle ne détruit pas le virus: les patients restent donc dépendants de leur traitement à vie."

Des chercheurs tentent donc, depuis des années, de mettre au point des thérapies permettant de s'affranchir de cette dépendance. L'équipe du professeur Debyser était déjà parvenue, dans des travaux antérieurs, à désactiver le "système GPS" du virus, l'empêchant ainsi de s'intégrer dans les zones les plus favorables de l'ADN humain ? une étape clé pour sa propagation.

Certains virus parvenaient toutefois à contourner cette barrière de manière aléatoire. L'équipe de recherche a donc exploré une nouvelle approche thérapeutique. En attribuant un code-barres aux virus, les chercheurs ont pu identifier précisément les sites où ils s'intégraient dans l'ADN. Cette nouvelle étude s'est concentrée sur la neutralisation de ces points d'ancrage.

"Nous n'éliminons pas le virus du corps, mais nous le plaçons dans un sommeil profond", explique Zeger Debyser. "Dans les cellules cultivées dans notre laboratoire, nous avons pu démontrer que le virus ne se réactivait plus. En combinant les deux méthodes, les patients atteints du sida ne devraient plus avoir besoin d'un traitement à vie ? mais des recherches complémentaires sont encore nécessaires pour le confirmer."

La première méthode développée par l'équipe fait actuellement l'objet d'essais cliniques. Pour la seconde, plus récente, les études cliniques doivent encore débuter.

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