Le GBO/Cartel a été interpellé par plusieurs de ses membres sur des pratiques illégales imposées aux médecins dans certaines maisons de repos et de soins, où ils doivent valider a posteriori des ordonnances transmises par un pharmacien.
« Plusieurs de nos membres nous ont signalé un système de prescription de médicaments où ils sont contraints de valider électroniquement a posteriori des ordonnances envoyées par un pharmacien », dénonce le GBO/Cartel.
Ces situations concernent notamment des prescriptions de stupéfiants pour trois mois, des ordonnances pour des patients décédés ou des médicaments dont les prescripteurs ignorent l’utilité. « La demande d’ordonnance doit précéder la délivrance des médicaments prescrits, comme le prévoit l’arrêté royal du 21 janvier 2009 », rappellent les médecins.
« Il est impossible de vérifier l’adéquation de ces requêtes, et pourtant cela est indispensable », poursuit le GBO/Cartel. Malgré les rappels adressés aux directions des MR/S, aux médecins coordinateurs et aux pharmaciens, les réponses restent évasives.
Saisi, l’Ordre des médecins a conseillé aux plaignants de se tourner vers l’INAMI, qui se déclare incompétent. « L’Ordre des pharmaciens, lui aussi interpellé, tarde à répondre malgré plusieurs courriers de rappel », précise le GBO/Cartel.
L’organisation syndicale rappelle qu’un effort d’économie de 16 millions d’euros est exigé des médecins dans le domaine des prescriptions. « Les profils de prescription des généralistes sont scrutés à la loupe par des baromètres et autres indicateurs », constate le GBO/Cartel.
Le syndicat estime qu’il est « urgent de rappeler aux MR/S que la prescription de médicaments est encadrée par une procédure légale et que l’imposition aux médecins de telles pratiques ne peut plus être tolérée ».
L’organisation préconise également la prescription à l’unité. « Au vu du nombre de boîtes de médicaments non vidées chez nos patients, on peut estimer qu’au moins 25 % des médicaments prescrits ne sont pas avalés. Ce chiffre pourrait même être sous-estimé », précise-t-elle.
Cette pratique permettrait de limiter les stocks de médicaments inutilisés et de réduire leur impact écologique. « L’empreinte écologique des médicaments jetés – pollution des eaux et des sols, impact sur les autres organismes vivants – est considérable. La prescription à l’unité permettrait de réduire ces déchets tout en générant des économies substantielles », soutient le GBO/Cartel.
Dans un récent courrier, le GBO/Cartel a interpellé l’AVIQ, Vivalis et Iriscare, ainsi que les ministres compétents. « Nous avons demandé l’organisation rapide d’une réunion avec la FEMARBEL, l’AFRAMACO, le réseau bruxellois des médecins coordinateurs et conseillers d’Iriscare, la Commission MCC de la FAMGB et la CMP asbl », indique le GBO/Cartel.