L’INAMI a organisé mardi une conférence autour de son projet VIDIS (Virtual Integrated Drug Information System), réunissant de nombreux acteurs du secteur de la santé afin de faire le point sur les développements récents et les étapes à venir. Ce projet vise à renforcer la qualité des soins grâce à un partage plus efficace et sécurisé des données liées à la médication des patients.
« Le schéma de médication partagé constitue le cœur du projet VIDIS », a déclaré l’INAMI en ouverture de la conférence. « Il permet de rassembler toutes les informations pertinentes sur les traitements d’un patient et de les rendre accessibles aux différents prestataires de soins. »
Parmi les outils déjà opérationnels figure MesMédicaments, qui permet aux patients de consulter et gérer leurs prescriptions de manière numérique. Selon l’INAMI, cette plateforme illustre concrètement la volonté d’impliquer activement le patient dans le suivi de ses traitements.
La phase II de VIDIS, qui débute cette année, se concentrera sur l’utilisation multidisciplinaire de ces données. L’objectif est que les médecins, pharmaciens, infirmiers et autres professionnels puissent tous consulter et enrichir le schéma de médication de manière coordonnée. Cette phase s’inscrit par ailleurs dans le développement du Belgian Integrated Health Record (BIHR), qui vise, selon l'INAMI, à offrir à chaque citoyen un accès centralisé à ses données de santé et de bien-être.
La conférence a rassemblé des représentants de la SMALS, des éditeurs de logiciels, de la plateforme eHealth, des mutualités, de l’AFMPS, du SPF Santé publique, du secteur pharmaceutique, des maisons de repos et de soins, des dispensateurs des soins, des acteurs hospitaliers , ainsi que des organisations de patients.
Des échanges ont eu lieu autour des défis liés à l’interopérabilité des systèmes informatiques. « Il reste encore beaucoup à faire pour garantir que les outils communiquent entre eux de manière fluide », a souligné un représentant d’un éditeur de logiciels ambulatoires. Plusieurs intervenants ont également exprimé leur inquiétude quant à la charge administrative que pourrait représenter l’intégration de VIDIS dans la pratique quotidienne.
Du côté des organisations de patients, des questions ont été soulevées concernant la transparence et le contrôle de l’accès aux données. « Il est fondamental que chaque citoyen sache précisément qui peut consulter ses données et dans quelles circonstances »
L’INAMI entend poursuivre le développement du projet en étroite collaboration avec les parties prenantes. « Ces échanges sont essentiels pour ajuster nos priorités et tenir compte de la réalité du terrain ». VIDIS fait partie intégrante des objectifs fixés par le Conseil général de l’INAMI dans le cadre de la stratégie santé 2025-2030.
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