Coronavirus - L'UE devrait évaluer sa procédure d'achat de vaccins (Cour des comptes européenne)

Durant la pandémie de Covid-19, l'UE a été "efficace" pour s'assurer d'avoir suffisamment de vaccins pour sa population, mais elle devrait désormais évaluer en profondeur et soumettre à des "stress tests" son approche de passation de marchés, en prévision de futures pandémies. Telles sont les conclusions de la Cour des comptes européenne, qui a publié un rapport à ce sujet lundi.

Avec un peu de retard sur le Royaume-Uni et les Etats-Unis, l'UE s'était lancée en 2020 dans la course aux vaccins contre le coronavirus. La Commission européenne a rapidement pris la direction des opérations, menant les négociations avec les entreprises pharmaceutiques, puis signant des contrats d'achat d'anticipé au nom des Etats membres. Dans ces contrats d'achat anticipé, elle engageait du budget européen pour soutenir le développement et la mise sur le marché des produits, avant même qu'ils ne soient autorisés ou qu'on ne soit assuré de leur efficacité. Elle acceptait donc aussi de supporter une part du risque inhérent à la mise au point d'un nouveau vaccin. Mais les 11 contrats finalement signés à partir d'août 2020 (le premier signé impliquait AstraZeneca) et jusqu'en novembre 2021 (pour un coût moyen de 15 euros par dose, selon l'ECA) avaient permis fin 2021 de vacciner complètement 80% de la population adulte de l'UE. Et ce malgré des soucis d'approvisionnement en première moitié de 2021. 

Si le Royaume-Uni et les États-Unis avaient "l'un comme l'autre anticipé les problèmes de fabrication et d'approvisionnement en amont du processus", la Commission n'a quant à elle mis sur pied qu'en février 2021 une task-force pour soutenir les chaînes de fabrication et d'approvisionnement, observent les auditeurs. 

Mais le principal souci, selon ces derniers, est que la Commission n'a "pas évalué sa procédure d'acquisition de vaccins contre la COVID-19 ni effectué d'analyse comparative à cet égard". Or, la Commission a proposé une législation qui permettrait, en cas de futures urgences de santé publique, d'activer une structure de passation de marchés semblable à celle qui a été utilisée face à la Covid-19. Mieux vaut donc d'abord en analyser les performances et tous les aspects à améliorer, dit en substance la Cour des comptes. 

Cette dernière recommande donc une évaluation complète et une analyse comparative avec d'autres systèmes de passation de marchés pour dégager des bonnes pratiques, puis d'effectuer des "tests de résistance" du cadre actualisé prévu pour les futures pandémies.

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