La plateforme eHealth et les bugs : vers une solution satisfaisante

On ne compte plus les bugs liés au DMG (Dossier Médical Global) , auquel les médecins sont obligés de contribuer mais qui a connu depuis le début de cette année de nombreux incidents. L’ABSyM et le GBO s’en sont fortement préoccupés. Une réunion du comité de gestion de la plateforme eHealth vient de se tenir. Les choses ont, semble-t-il, été prises en mains et les avancées vont dans le bon sens.

Pas moins de 142 incidents se sont produits sur eHealth en 2023. C’est globalement similaire à 2022 mais avec une fréquence élevée en octobre et en novembre. De plus, des pannes se sont succédés en janvier 2024 (le 9, 15, 22 et 24), panne qui s’était déjà produite pour la première fois le 11 décembre 2023.

La majorité des incidents (59%) provenaient de MyCareNet (21 cas) ou des organismes assureurs (63 incidents). Sous la pression des syndicats médicaux, cette situation a été mise à l’ordre du jour de la réunion mensuelle du comité de gestion de eHealth qui s’est tenue ce mardi.

« Les problèmes récurrents survenus avec la plateforme e-Health ont été largement évoqués à la réunion du comité de gestion qui s’est tenue ce mardi. », rapporte le Dr Philippe Jongen (directeur médical du Réseau Santé Wallon et représentant du GBO). Les parties ont bien pris la mesure des problèmes générés pour les médecins généralistes par les pannes successives. La plateforme eHealth status  signale et/ou annonce les difficultés rencontrées par eux et renvoie une information sur les solutions envisagées et leur délai estimé d’exécution. 

La source des problèmes rencontrés durant ce mois de janvier réside essentiellement dans le fait que MyCareNet reçoit en provenance des offices de tarification des mutuelles, des quantités très importantes de données. Les paquets qui lui sont transférés comprennent assez régulièrement des données des semaines précédentes, ajoutées aux données du moment. Pour remédier à l’engorgement qui s’ensuit, il est prévu que les fournisseurs accroissent la taille de leurs serveurs et leur capacité. 

MyCareNet, pour sa part, va modifier sa structure pour une meilleure efficience. Quant à la plateforme eHealth, elle réfléchit à la manière d’alléger ses demandes d’informations. 

Par exemple, à propos d’une prescription de médicament, elle n’a pas réellement besoin de connaître le statut d’assurabilité du patient ou l’existence d’un lien thérapeutique. Si on restreint la quantité d’information qu’on y introduit, elle connaîtra moins de blocages. « eHealth met ainsi en place de plus en plus de solutions pour proposer des procédures allégées » explique le Dr Jongen. « Des dizaines de nouvelles routines ont déjà été mises en place. Et on commence à en voir les effets dans les statistiques des blocages. » conclut-il.    

« Le rapport présenté sur les incidents et les mesures prises est satisfaisant » dit le Dr de Toeuf président du comité de gestion de eHealth. « Il n’a pas suscité de remarques négatives ». Il s’avère que la plateforme eHealth en tant que telle n’est guère en cause. L’origine du problème se trouve en partie du côté de MyCareNet, la plateforme du Collège Intermutualiste National (CIN) et en partie chez ses fournisseurs. Un véritable jeu de dominos se produit parfois, aboutissant à des blocages en cascade. Chez les mutuelles, le fait qu’il n’existe qu’une seule base de données y est pour quelque chose. 

Si des sets de données y sont mal classées, le blocage survient et enclenche des « bugs » en chaîne. On assiste aussi à des saturations du système. « Le rapport décrit plusieurs mesures qui seront mises en place à différents niveaux, tant celui des mutuelles que celui des sous-traitants, dont les principaux ont assisté à la réunion. » 

Le Dr de Toeuf ajoute qu’une nouvelle matrice d’accès a été approuvée. Cette matrice avait déjà été mise au point, mais il a été convenu qu’elle ne deviendrait disponible qu’une fois que le protocole d’accord interministériel correspondant serait transformé en un accord de coopération concrétisant la réforme de l’accès, conformément au protocole. 

La notion critique dans cette matrice est que le patient puisse bloquer l’accès à ses données pour l’ensemble d’une profession de santé, et pas seulement à un professionnel nommément cité. 

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Derniers commentaires

  • Jean Gerain

    14 février 2024

    Et si on allégeait plutôt les procédures: un seul organe fédéral pour tous les remboursements, suppression des mutuelles onéreuses qui n'apportent aucune plus-value. Mais pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué...