Alain Delbrassine vient de publier aux édition Cactus inébranlable, dans la collection « Les p’tits cactus », près de cinq cents aphorismes rassemblés sous le titre « Réflexions de l'index ». On y découvre à un haut niveau de qualité, sans mollesse ou jeux de mots faciles, la concrétion de ses expériences artistiques et de la confrontation à l'extraordinaire et incompréhensible permanence de la vie dans chacune et chacun d’entre nous. 

Alain Delbrassine a pratiqué plusieurs activités professionnelles à caractère social mais c'est la musique qui, longtemps, a été au centre de ses préoccupations et le jazz en particulier. Sa rencontre et sa fréquentation d'André Blavier à Verviers, où l'auteur est né en 1966, l’a certainement autorisé à déplier ses versions condensées de l'absurde qui portent chacune les traces d'une intime solidarité humaine et traduisent un sens de la composition et de la langue d'une forte personnalité esthétique. 

Il bat sans cesse le pavé pour faire entendre les remugles et les échos de la mer qui n'a cessé de gonfler sous la plage des mots d’ordre des années soixante. 

« Le calme est le sucre impalpable des ans »

« Quand la mer est au bout du rouleau  Elle se casse »

« La page blanche est le croquis de l'hiver »…

Alain Delbrassine maîtrise sur le fil l'art du contrepoint si cher aux praticiens de l’aphorisme. Ce ne sont pas des enfilades de jeux de mots, au contraire, les mots servent chez l’auteur, dans la forme brève de l’aphorisme, à piquer tout le jeu de la vie, car, ne dit-on pas, d’une pièce qui branle un peu, qu'elle a du jeu…

Alain DELBRASSINE, Réfllexions de l'index, P’tit Cactus #116, 70 pages, 12 euros, ISBN : 978-2-39049-112-5