Questions de comptoir : avez-vous réponses à tout!

L’exercice de la pharmacie serait-il aussi simple que certains le pensent? Un responsable politique a dit, il y a plusieurs années, qu’il suffisait de connaître son alphabet pour se tenir derrière un comptoir d’officine! Absurde.

La compilation des questions de comptoirs que vous retrouvez dans le Pharma-Sphere n°210 est le reflet le plus exact possible de notre métier: elle témoigne de sa complexité et de l’exigence scientifique indispensable à sa bonne pratique. Nos patients apprécient nos conseils et nous sont fidèles. Pour preuve, les résultats de la dernière enquête de Test Santé (juin 2015): 97% des Belges sont satisfaits de leur pharmacien, 86% des Belges y sont fidèles et 85% des personnes interrogées affirment que le pharmacien est plus un conseiller qu’un commerçant. Toujours selon cette récente enquête, les Belges souhaitent que l’officine évolue vers une prestation de service.

Les rouages qui conduisent au strict respect d’un traitement sont complexes, les patients adoptant souvent des comportements irrationnels face à leur pathologie chronique. Pour améliorer l’observance, il y a encore une forte marge de progression dont les moteurs se trouvent chez le médecin ou dans les officines.

Sa proximité, sa disponibilité, la confiance que lui accordent ses patients, tout concourt à faire du pharmacien un acteur central dans l’amélioration de l’observance. Pourtant, l’environnement ne lui facilite pas la vie. Les médias – sous la forme de messages culpabilisants – rappellent que nous consommons trop de médicaments. Les notices déclinent des pages d’effets indésirables. Des professionnels de la santé dénigrent certains médicaments ou, pire, la vaccination, l’arrivée des Medi-Market banalise la délivrance de l’OTC… Malgré ce climat peu favorable, le pharmacien doit tout faire pour détecter le patient inobservant.

L’observance ayant des origines multifactorielles, il n’est pas envisageable de proposer une réponse globale. Il n’en faut pas moins prendre en considération les causes premières que sont la non-information du patient sur son diagnostic et sur son traitement et l’absence de décision partagée.

Différents outils existent pour améliorer l’observance. Ceux-ci relèvent à la fois d’une approche globale (éducation thérapeutique du patient, trajet de soin, ENM…) et d’approches ciblées comme les campagnes d’information, le disease management, les actions ciblées de l’industrie pharmaceutique, par exemple via des infirmières.

Le dialogue ne se fait plus à deux, mais au moins à trois entre le patient, sa maladie, les professionnels de la santé et les paramédicaux. Il faut aussi accompagner le patient en utilisant les bases fortes de marketing: fréquence des messages et proximité du contact.

La santé connectée regroupe toutes les applications des technologies de l’information et de la communication dans un objectif médical. Les patients de plus en plus adeptes du mode participatif sont aujourd’hui très demandeurs de ces nouveaux outils. Une démarche le plus souvent menée dans un objectif de prévention précoce de maladies chroniques, d’autosurveillance ou d’une amélioration globale de la prise en charge. L’e-santé est une façon innovante et riche de potentialités en termes d’amélioration du suivi thérapeutique.

Les voies pour une meilleure observance sont nombreuses, et bien malin celui qui désignera d’emblée l’outil le mieux adapté pour trouver le bon chemin…

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