COVID-19: une explication au rôle protecteur de l’asthme…

Le Center for Disease Control (CDC) considère l’asthme comme un facteur de risque de maladie grave due à COVID-19. Ce point de vue paraît logique étant donné que de nombreux virus respiratoires sont connus pour provoquer des maladies plus graves chez les personnes souffrant de maladies chroniques des voies respiratoires telles que l’asthme.

Cependant, l’asthme et l’allergie respiratoire n’ont pas été identifiés comme facteurs de risque significatifs de maladie COVID-19 grave dans des séries de cas provenant de Chine.

Par ailleurs, le SRAS-CoV-2 utilise l’enzyme de conversion de l’angiotensine 2 (ECA2) comme récepteur cellulaire. Une expression plus élevée de l’ECA2 augmente la sensibilité in vitro au SRAS-CoV, tandis que diverses études ont révélé que l’augmentation de l’expression du gène ECA2 est associée au tabagisme, au diabète et à l’hypertension, tous associés à une gravité accrue de la maladie COVID-19.

Les auteurs ont émis l’hypothèse qu’une explication possible à l’observation inattendue selon laquelle l’asthme et d’autres maladies allergiques ne seraient pas un facteur de risque de COVID-19 grave serait une réduction de l’expression du gène ACE2 dans les cellules des voies respiratoires (et donc une diminution de la susceptibilité à l’infection).

Pour tester cette hypothèse, ils ont examiné si l’asthme et l’allergie respiratoire étaient associés à une réduction de l’expression de l’ECA2 dans les cellules des voies respiratoires de 3 cohortes différentes d’enfants et d’adultes.

Chez les enfants, la sensibilisation allergique était inversement corrélée à l’expression de l’ECA2 dans l’épithélium nasal, quel que soit le statut asthmatique. Chez les enfants asthmatiques (n = 318), une sensibilisation allergique modérée et élevée a été associée à des réductions progressivement plus importantes de l’ECA2 par rapport aux enfants n’ayant pas ou peu de sensibilisation allergique. Chez les adultes (n = 24 et 23), l’exposition aux allergènes a entraîné des réductions significatives de l’expression de l’ECA2. Il est important de noter que l’asthme non atopique n’a pas été associé à une réduction de l’expression de l’ECA2.

Les chercheurs ajoutent cependant qu’à côté de l’expression de l’ECA2, d’autres facteurs modulent certainement la réponse à COVID-19 chez les personnes allergiques.

Vous souhaitez commenter cet article ?

L'accès à la totalité des fonctionnalités est réservé aux professionnels de la santé.

Si vous êtes un professionnel de la santé vous devez vous connecter ou vous inscrire gratuitement sur notre site pour accéder à la totalité de notre contenu.
Si vous êtes journaliste ou si vous souhaitez nous informer écrivez-nous à redaction@rmnet.be.