La réduction du délai d'abstinence des homosexuels va augmenter les coûts (Croix-Rouge)

La réduction du délai d'abstinence de 12 à 4 mois avant un don de sang pour les hommes ayant des relations sexuelles avec d'autres hommes (HSH) va engendrer des coûts supplémentaires en termes de finances et de personnel. Ce que la Croix-Rouge de Belgique n'est pas capable d'assumer actuellement, prévient vendredi Thomas Paulus, responsable communication du service du sang de cette organisation.

La Chambre a approuvé jeudi en séance plénière une proposition de loi sur les critères d'exclusion au don de sang. À partir du 1er juillet 2023, la période d'exclusion avant de pouvoir donner son sang passera de 12 mois après le dernier rapport sexuel à 4 mois pour les HSH.

Selon la Croix-Rouge, la modification de ce délai va nécessiter l'application de mesures supplémentaires afin d'assurer l'accès de chaque patient à un sang sûr.

Les analyses des échantillons de sang devront notamment passer au dépistage génomique individuel (ID-NAT). "Actuellement nous analysons les échantillons pas groupe de huit, si une réaction a lieu, nous procédons au test individuel. Avec ce changement de délai, nous allons devoir tester systématiquement chaque échantillon individuellement, ce qui va multiplier les frais d'analyse par huit", explique Thomas Paulus.

Le questionnaire préalable au don est une autre anicroche. "Nous allons devoir revoir notre questionnaire médical", poursuit M. Paulus. "Alors que certain le trouvaient déjà trop précis et trop intrusif, il va le devenir encore plus. En outre, il sera également plus long, ce qui veut dire que nous pourrons recevoir moins de donneur sur une journée à moins d'augmenter nos effectifs."

Cette révision du questionnaire médical engendrera un questionnement sur les collectes mobiles qui représentent actuellement la majeure partie des dons de sang. "Les collectes mobiles ne garantissent pas le cadre confidentiel nécessaire pour que les personnes se sentent à l'aise et éprouvent moins de gêne à parler de leur vie sexuelles. Pour bien faire il faudrait donc se concentrer sur les centres fixes, voire en ouvrir de nouveaux", ajoute le responsable communication.

"Il est donc indispensable que la Croix-Rouge bénéficie d'un refinancement. Dans le cas contraire, il nous sera absolument impossible de mettre en œuvre ces mesures", conclut Thomas Paulus.

Lire aussi: Dons de sang - Le délai d'abstinence pour les HSH est réduit à 4 mois

Vous souhaitez commenter cet article ?

L'accès à la totalité des fonctionnalités est réservé aux professionnels de la santé.

Si vous êtes un professionnel de la santé vous devez vous connecter ou vous inscrire gratuitement sur notre site pour accéder à la totalité de notre contenu.
Si vous êtes journaliste ou si vous souhaitez nous informer écrivez-nous à redaction@rmnet.be.

Derniers commentaires

  • Francois Planchon

    10 juin 2022

    Surréaliste, LA question à poser pour tout donneur de sang, quelle que soit ses options sexuelles, est :
    1) "faites vous partie d'un couple stable où les 2 partenaires sont fidèles (à votre connaissance) ?".
    C'est le changement de partenaire(s) qui induit un risque...

    2) Ajoutons que les rapports anaux (n'ayons pas peur d'être précis SVP), qu'ils soient hétéro ou homosexuels, augmentent le risque de transmission...
    La question doit donc être posée, si c'est utile !
    Mais imposer 4 mois ou 12 mois d'abstinence pour pouvoir être donneur à une seule catégorie de personnes, c'est surréaliste... d'autant plus à l'époque des LGTBQUIA+ ...

  • Jacques MAIRESSE

    08 juin 2022

    c'est clair que le financement de don de sang est insuffisant... des années que l'on attend un financement correct! Avec VDB il ne faut rien attendre de bon... il ne répond même pas au courrier qui lui sont envoyé!