Avec l’arrivée des traitements curatifs de l’hépatite C, le dépistage prend un nouveau sens. Il ne s’agit plus seulement de protéger les autres, mais aussi de prendre en charge les patients le plus tôt possible. Des données françaises viennent renforcer les nombreuses communications à ce sujet.
A travers l’Europe, on recommande le dépistage de l’hépatite C pour les personnes faisant partie des groupes à haut risque. L’étude française parue dans le Journal of Hepatology fait état de 75.000 personnes infectées dans l’hexagone entre 18 et 80 ans. Cependant, on sait que ces chiffres sont très en dessous de la vérité. En Belgique, on estime que 1% de la population belge est infectée, soit plus de 100.000 individus. Or, seulement la moitié de ces personnes le savent. Il y a donc un hiatus à combler.
D’après l’étude française, dans au moins 10% des cas, les patients infectés, mais ignorant leur maladie, seraient déjà à un stade avancé. Actuellement, en Europe, le dépistage de l’hépatite C est recommandé pour les groupes à haut risque. En France, selon les auteurs, les données de 2014 suggèrent qu’environ 75.000 personnes seraient infectées dans une population âgée de 18 à 80 ans, mais l’ignoreraient totalement. Dans au moins un cas sur 10, précisent-ils, ces personnes seraient déjà à un stade avancé de la maladie. Or, actuellement, nous disposons de traitements très efficaces et sûrs permettant de guérir en quelques semaines 95% des patients voire plus.
Les chercheurs français ont réalisé plusieurs modèles mathématiques simulant les conséquences d’un dépistage systématique selon différentes tranches d’âge: pour les 18-59 ans, pour les 40-59 ans ou pour les 40-80 ans et enfin pour les 18-80 ans, ce qu’ils ont appelé le dépistage universel.
Selon ces différents modèles, le dépistage universel s’avère le plus efficace. En effet, il s’accompagne d’une meilleure espérance de vie et d’une meilleure qualité de vie, mais il est aussi plus efficient d’un point de vue coût-efficacité.
Cependant, ce modèle ne tient la route que si et seulement si, le dépistage universel s’accompagne aussi du traitement de tous les patients infectés par les derniers antiviraux. Ceux-ci sont onéreux. Toutefois, même en tenant compte de leur prix, ce traitement évite les frais liés à la maladie et à ses complications, mais il permettrait aussi d’éradiquer le virus à terme, en l’absence de vaccination efficace. Forts de leurs résultats, les spécialistes français complètent leurs conclusions en estimant que leur modèle peut également s’appliquer au VIH et à l’hépatite B…
Reste qu’actuellement, les choix politiques ne sont pas orientés vers un élargissement des traitements curatifs de l’hépatite C, ce qui dénote un certain choix sociétal…