Les applis santé au cœur des soins de santé

Télémédecine, applications mobile, serious games, objets connectés… Le numérique gagne du terrain dans le domaine médical. Une tendance synonyme d’innovations, de meilleurs soins et d’économies futures.

Des patients co-pilotes de leur santé

L’utilisation d’applications dans le cadre des soins de santé a plusieurs avantages. Les applications permettent de stimuler le contact entre les patients et les prestataires de soins, de mieux assurer le suivi des patients par les prestataires de soins, mais aussi et surtout, de motiver davantage les patients à suivre le traitement prescrit. C’est du moins ce qui est ressorti de l’évaluation finale des 24 projets pilotes relatifs à la santé mobile. Grâce aux applications, les patients peuvent devenir copilotes de leur propre santé. En ce moment, il n’existe pas encore de réglementation pour les applications mobiles dans le secteur des soins, ni aucun cadre juridique ou encore un modèle permanent pour la rémunération des prestataires de soins. La ministre De Block souhaite que cela change. Sa proposition concernant un système de validation en forme de pyramide constitue une étape importante dans ce cadre. Celle-ci permettra d’évaluer si une place et, le cas échéant, laquelle peut être attribuée aux applications dans le cadre des soins de santé réguliers. Avec un remboursement à la clé pour les applications dont l’utilisation a bien démontré une plus-value sur le plan économique de la santé.

Un marché en plein essor

Si en 2017, l’Inami a dégagé un budget de 23 millions d’euros pour l’e-santé, c’est que l’organisme espère à terme faire de réelles économies de santé. va dans ce sens, puisque selon cette dernière, l’adoption généralisée d’applications de santé numériques pour cinq types précis de patients – prévention du diabète, diabète, asthme, réadaptation cardiaque et réadaptation pulmonaire – pourrait permettre au système de santé américain d’économiser 7 milliards de dollars par an.

Des applis santé pour pathologie chronique

Fin 2015, la Food and Drug Administration (FDA) américaine a officialisé l’acte de naissance de la pharmacie du futur en donnant son approbation à un neuroleptique connecté. Son concept repose sur l’intégration d’un capteur au comprimé d’aripiprazole. Ce premier capteur (Proteus) est lui-même relié à un second patché sur la poitrine du patient et à une appli. Dès que Proteus atteint l’estomac, il envoie un signal au patch, lequel enregistre diverses données transmises au smartphone du patient ou même directement au médecin. Une manière inédite de contrôler l’observance ou encore d’ajuster les doses ou les horaires de prise. Sans aller jusqu’à avaler des capteurs pour la moindre pathologie, plus de 2 malades chroniques sur 10 ont déjà téléchargé une application santé, montre une enquête du Lab e-Santé sur les usages, attitudes et attentes des malades chroniques. Et ce score passe de 6 sur 10 chez les diabétiques. Le diabète est quasi caricatural de ce que sera la santé mobile demain en termes d’autonomisation du patient.

S’informer

À l’officine, il est utile de s’astreindre à télécharger certaines applis utilisées par les patients pour savoir
ce qu’elles contiennent et initier un dialogue avec eux.
Il s’agit en effet d’un domaine où le choix du recours à une application mobile doit se faire en concertation avec un professionnel de santé, notamment lorsqu’elle permet le suivi d’une maladie chronique. 

Diabetes24, mieux gérer son diabète:

L’app «Diabetes24» regroupe plusieurs fonctions comme un agenda, des conseils nutritionnels, un compteur de pas, un compteur de glucides, un journal des injections, un relevé glycémique… L’utilisateur peut aussi programmer des rappels pour ne pas oublier ses piqûres ou ses comprimés. Le patient et son médecin peuvent consulter un historique complet des mesures de glycémie. 

3S Homecare, pour un parcours de soins mieux suivi pour les seniors:

Une appli qui permet aux personnes âgées de rester le plus longtemps possible à domicile. C’est un logiciel interactif qui permet de coordonner les différents prestataires d’aide et de soins à domicile et d’aider la personne à suivre son parcours de soins. Surtout, ce nouvel outil permet aux prestataires de soins de partager des informations médicales et de surveiller les paramètres de santé du patient.

Andaman7, le dossier santé au bout du doigt:

Andaman7 est à la fois une application mobile et une plateforme d’échanges de données médicales sécurisées qui permet une véritable interaction entre les patients et les acteurs de la santé (hôpitaux, médecins et chercheurs publics et privés).

L’utilisateur actif tient lui-même son dossier santé à jour avec les informations médicales qu’il juge pertinentes, telles que les médicaments pris récemment, les allergies, le protocole de soin après une consultation médicale, les rappels de vaccins, les effets secondaires d’un traitement… Il crée sa propre communauté, avec laquelle il décide de partager tout ou partie de son dossier santé. Ce cercle de confiance est composé de personnes (médecins, aide-soignants, parents, amis…) qui pourront à leur tour consulter ces informations via l’application téléchargée sur leur tablette ou smartphone.

App 112BE, trop peu connue, mais très utile:

L’application mobile 112 BE, qui permet d’appeler les pompiers, une ambulance ou la police en cas de besoin d’aide d’urgence, n’a été téléchargée que 240.416 fois depuis son lancement en juin 2017, selon des chiffres du ministre de l’Intérieur Jan Jambon (N-VA). L’application a l’avantage de localiser immédiatement et très précisément l’appelant, de l’identifier et connaître certaines de ses données médicales (groupe sanguin, problèmes de santé éventuels) et de l’orienter vers le bon service d’urgence. Elle permet aussi d’ouvrir une messagerie instantanée («tchat»), utile par exemple pour les malentendants.

My Puff, des informations sur tous les inhalateurs disponibles sur le marché belge:

My Puff est un nouveau moyen éducationnel destiné aux patients mais également au personnel médical et paramédical,dont le but d’améliorer la connaissance des techniques d’inhalation.

MyPsy, première plateforme belge d’e-thérapie:

Le projet E-MEN rassemble plusieurs experts européens autour de l’innovation et des technologies dans le secteur de la santé mentale. En effet, l’analyse des études scientifiques ne met pas en évidence de différence significative au niveau des résultats entre la télépsychiatrie et la consultation en face à face. MyPsy rassemble des psychologues cliniciens belges dont le profil peut être consulté par le patient avant de prendre directement rendez-vous avec l’un d’eux. Les échanges se font par vidéoconférence.

CardioPass, la santé du cœur:

Cette appli permet d’informer sur les facteurs de risque cardiovasculaires, de mesurer et contrôler le risque cardiovasculaire et de planifier et rappeler les traitements, qu’ils aient été prescrits ou non par un médecin.

Bloomlife, évaluer les contractions utérines:

L’objectif de Bloomlife est d’accompagner les futurs parents à discerner les contractions qui précèdent l’accouchement, qui peuvent survenir en amont dès le 6e mois de grossesse, de celles qui annoncent l’imminence de l’arrivée de bébé et l’accouchement. C’est un boîtier qui mesure l’activité électrique du muscle utérin. Il se place sur le ventre de la future maman, à l’aide d’un patch hypoallergénique qui dure environ 7 jours. Le patch communique ensuite à l’application mobile dédiée, par bluetooth, les informations concernant les contractions. 

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