Le patrimoine médian des Belges a grimpé de 11% au cours de l'année écoulée pour atteindre 277.231 euros, ressort-il d'un rapport publié jeudi et réalisé par Keytrade Bank et l'Université de Gand. Cette augmentation a été supérieure à l'inflation (+4,4%). Il est aussi noté que la croissance a été plus importante pour les grandes fortunes, ce qui signifie que l'écart de richesse s'est creusé.
Le travail crée toujours de la richesse pour les trois quarts des ménages. Ce constat concerne principalement la classe moyenne, les Belges les plus riches et les plus pauvres tirant une part plus faible de leur richesse au travail.
La diversification des revenus est plus importante chez les plus riches, car ils bénéficient d'investissements, de revenus locatifs ou d'héritages pour constituer leur patrimoine. Avoir des sources de revenus diversifiées génère plus d'argent, appuie le rapport. Les héritages ou les donations, par exemple, ont un impact majeur. Ils sont plus fréquents chez les personnes possédant de grandes fortunes : parmi les 20% les plus pauvres, seuls 17% ont bénéficié d'un héritage, contre 37% du cinquième le plus riche.
L'entrepreneuriat est également concentré chez les personnes les plus aisées : parmi les 20% les plus riches, 35% dépendent d'un travail indépendant. La bonne performance des marchés financiers l'an dernier a aussi contribué à l'accumulation d'actifs.
En outre, environ 72% des Belges sont propriétaires de leur logement, dont la valeur médiane est de 300.000 euros, contre 74% et 292.600 euros un an plus tôt. L'immobilier représente toujours la part la plus importante du patrimoine.
Alors que la classe moyenne s'est enrichie de plusieurs dizaines de milliers d'euros en 2024, les 20% les plus riches ont gagné plus de 100.000 euros, pour un patrimoine médian s'établissant à 1.054.000 euros.
Pour la première fois, outre le patrimoine existant, les revenus et les dépenses des Belges ont également été examinés. Cela donne "une image plus dynamique de la richesse des Belges", a expliqué le professeur Koen Inghelbrecht de l'Université de Gand.
Le logement est le poste de dépenses le plus important. Il est suivi par l'achat de biens immobiliers ainsi que le remboursement de prêts hypothécaires (28% des ménages, premier poste de dépenses pour 19% d'entre eux). Viennent ensuite l'entretien du logement (33% ; 15%) et l'entretien du niveau de vie (47% ; 13%).
De nombreux Belges dépensent par ailleurs de l'argent en voyages (25%) et en soins de santé (22%), mais il s'agit rarement des postes de dépenses les plus importants (5 à 6%).
Les recherches montrent que les dépenses sont liées au cours de la vie. Par exemple, les jeunes familles consacrent une part relativement plus importante de leur patrimoine à l'immobilier, tandis que les Belges plus âgés dépensent davantage en soins de santé.
De plus, les ménages épargnent massivement : en moyenne, 26% de leurs ressources sont placées sur un compte d'épargne, principalement pour des imprévus (56%), la constitution de pensions (34%) et les voyages (30%). Et 17% d'entre eux déclarent ne pas être en mesure d'épargner.
L'étude est basée sur un échantillon de 1.793 Belges.