Une proposition d'adaptation de la loi euthanasie à l'agenda de la Chambre jeudi

La plénière de la Chambre prendra en considération, demain/jeudi, une proposition visant à adapter la loi euthanasie, signée par les députés Robby De Caluwé (Open VLD) et Karin Jiroflée (Vooruit). Tous les partis de la majorité, à l'exception du CD&V, soutiennent le texte.

Le débat sur l'euthanasie en cas de démence a repris de plus belle ces dernières semaines, en partie à cause de l'histoire de l'ancien patron de la VRT, Jan Ceuleers, décédé fin 2020 après avoir opté pour l'euthanasie à un stade précoce de sa maladie. 

Selon la législation actuelle, une personne souffrant d'une maladie neurologique incurable ne peut demander l'euthanasie que lorsqu'elle est encore capable d'exprimer sa volonté. Les personnes doivent donc choisir entre mourir tôt en gâchant quelques bonnes années de vie ou mourir plus tard avec encore quelques bonnes années suivies d'une longue agonie à venir. "C'est une conséquence directe de la législation imparfaite sur l'euthanasie en Belgique", soulignent les deux députés à l'origine de la proposition.

L'euthanasie en cas d'incapacité n'est quant à elle possible que si une déclaration anticipée a été rédigée et si le patient n'est plus conscient, c'est-à-dire dans un coma irréversible. C'est ce que Robby De Caluwé et Karin Jiroflée entendent modifier. 

"L'euthanasie devrait également être possible à un moment choisi par le patient et déterminé à l'avance dans un testament. Et donc aussi à un moment où le demandeur est encore conscient mais n'est plus en mesure d'exercer sa volonté. À ce moment-là, l'euthanasie pourrait être pratiquée sur la base de la demande préalablement consignée dans un testament", selon la proposition de loi.

Cette dernière ne s'adresse pas uniquement aux patients jeunes atteints de démence. Sont aussi concernées les personnes souffrant d'une lésion cérébrale non congénitale. "Pensez aux victimes d'accidents de la route ou aux patients souffrant de lésions cérébrales à la suite d'une intervention chirurgicale. Avec notre proposition, toute personne qui le souhaite peut rédiger un testament de vie dans lequel elle indique clairement dans quel état et pour quel diagnostic l'euthanasie peut être pratiquée. Même si, au moment où l'euthanasie est pratiquée, la personne concernée n'est plus capable d'exercer sa volonté", précisent les deux d&ea cute;putés.

Tous les partis de la majorité, à l'exception du CD&V, ont signé la proposition. Les chrétiens-démocrates se sont toujours opposés à une extension de la loi sur l'euthanasie et ont fait inscrire dans l'accord de coalition la nécessité d'un consensus sur les dossiers éthiques. Au début du mois, le parti a toutefois fait savoir qu'il souhaitait toujours un débat sur l'euthanasie en cas de démence avancée.

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