Selon la dernière cartographie de la médecine générale réalisée par l'Observatoire de la Santé et du Social (Vivalis), en collaboration avec les Cercles de médecins généralistes bruxellois (FAMGB et BHAK), il ressort que 1.656 médecins généralistes sont actifs à Bruxelles ; nombre qui est supérieur à la norme fédérale (1.125 médecins généraliste pour la population actuelle). Cependant, l'étude montre que les médecins généralistes bruxellois sont inégalement répartis sur le territoire, ce en tenant compte des besoins des citoyens. Par ailleurs, la charge de travail des médecins généralistes est impactée par les demandes de consultation de patients non-bruxellois : ceux-ci représentent 18 % des consultations.
La cartographie de la médecine générale réalisée par l’Observatoire de la Santé et du Social (Vivalis) révèle qu'à l'échelle de la Région bruxelloise le nombre de médecins généralistes actifs sur le territoire est de 1.656 médecins. Ce nombre est au-dessus de la norme fédérale de 90 médecins pour 100.000 habitants, soit 1.125 médecins actifs à Bruxelles.
Si globalement la situation bruxelloise est plutôt favorable au regard de cette norme, la cartographie de la médecine générale montre que l'offre est inégalement répartie au niveau local : l'accessibilité à un médecin généraliste est moins bonne dans certaines zones bruxelloises. L’étude part du postulat que l’accessibilité n’est pas optimale lorsqu’il n’y a pas assez de consultations disponibles chez un médecin généraliste à proximité du domicile du patient (ici défini à 600 mètres) pour répondre aux besoins de la population locale, qui varient en fonction du niveau de précarité et de l’âge. En effet, les patients en situation de précarité ont un risque plus important de souffrir de problèmes de santé complexes, ce qui demande plus de temps et une attention supplémentaire de la part du corps médical et paramédical. La distance de 600 mètres correspond au référentiel de la "Ville à 10 minutes" qui vise à développer une ville de proximité en vue de renforcer la mobilité douce et active.
Quand on s’éloigne du centre, trouver un médecin généraliste à proximité devient plus difficile.
Selon ce cadre de référence, un tiers des Bruxellois (32%) vit dans une zone où l’accessibilité à un médecin généraliste est plus difficile. Les zones en manque d'accessibilité (en rouge sur la carte) se trouvent principalement dans les parties périphériques de Watermael-Boitsfort, Uccle, Forest, Anderlecht, Molenbeek, Neder-over-Heembeek, Haren et Evere. L'ensemble de la commune de Ganshoren et plusieurs zones d’Ixelles sont également concernés.
Par ailleurs, certaines zones méritent une attention particulière, notamment l'Ouest de Molenbeek et Ganshoren, qui connaissent des mutations sociales importantes et un taux de précarité en hausse.
Carte 1 : Zones où l'accessibilité à un médecin généraliste n'est pas garantie
Des médecins en surcharge de travail et en âge de partir à la pension
Par ailleurs, l'étude montre qu'une part importante des 1.656 médecins généralistes sont en situation de surcharge de travail et en âge de partir à la pension, ce qui a un impact sur l'accessibilité aux soins:
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57% des médecins généralistes bruxellois souhaiteraient travailler moins, 15 % des médecins n'acceptent plus de nouveaux patients, et 48 % ne le font que sous conditions.
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17 % des médecins généralistes ont plus de 65 ans (dont 57 % souhaitent arrêter leur activité).
Des non-bruxellois soignés à Bruxelles
Enfin, l'étude montre que Bruxelles attire de nombreux non-Bruxellois qui viennent s’y faire soigner : en moyenne, 18% des consultations chez un médecin généraliste actif à Bruxelles sont le fait de patients non-Bruxellois, domiciliés en Flandre ou en Wallonie (entre autres : des navetteurs, des étudiants, des personnes vivant dans la périphérie, etc.).
Conclusions et perspectives
Si globalement le nombre de médecins généralistes actuellement actifs excède la norme fédérale (90 médecins pour 100.000 habitants), la cartographie de la médecine générale réalisée par l'Observatoire de la Santé et du Social (Vivalis) met en lumière que l'offre est inégalement répartie sur le territoire régional (au détriment de la deuxième couronne bruxelloise). Par ailleurs, les médecins déclarent travailler plus qu'ils ne le souhaiteraient et certains d'entre eux repoussent le départ à la pension.
En conclusion, si on tient compte de ces différents éléments en vue de tendre vers une situation plus soutenable (diminution de la charge de travail des médecins, temps disponible adapté aux situations plus complexes, départ effectif à la retraite), les zones en jaune reprise sur la carte 1 pourraient également être confrontée à une accessibilité à la médecine générale plus difficile. Ce constat est un point d’attention en vue de pouvoir garantir un accès plus soutenable à la médecine générale.
Cadastre exhaustif et méthodologie innovante
Ce cadastre a été élaboré en collaboration avec les Cercles des médecins généralistes à Bruxelles, le BHAK et le FAMGB. Il est le seul à proposer un aperçu complet et actualisé des médecins généralistes dans la région, qui sont au nombre de 1.656. Les analyses proposées s'appuient sur une précision géographique inédite qui permet de zoomer à un niveau très local, plus petit que le niveau des quartiers.
Cette étude de l'Observatoire de la Santé et du Social (Vivalis) servira de base pour orienter la stratégie à adopter en vue d’assurer un accès équitable aux soins de première ligne pour tous les Bruxellois ; notamment sur les mesures d'aide à l'installation des jeunes médecins généralistes et des dispositifs de coordination de l'aide et des soins de première ligne à destination des publics plus vulnérables.
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