e-prescription obligatoire et nouvelles ordonnances : comment ça se passe dans les officines ? (APB)

On a basculé, en 2020, dans l’ère de l’e-prescription obligatoire. Qu’est-ce que ça donne dans les officines ? Le président de l’APB, Alain Chaspierre, brosse un tableau où surnagent deux points d’attention. Concernant les nouveaux modèles d'ordonnances il constate que certains médecins font encore de la résistance disant "qu’ils épuiseront d’abord les stocks de carnets qu’ils ont encore."

Il est trop tôt pour des considérations sur le volume de prescriptions électroniques avant/après le 1er janvier, mais ce que constate l’APB, c’est que tous les médecins ne se plient manifestement pas encore à l’obligation, surtout parmi les spécialistes, explique notre interlocuteur. « Cela étant, ce n’est pas le rôle des pharmaciens de ‘faire la police’ et d’aller vérifier si tel prescripteur est bien dans les exceptions. » 

« Nous encourageons l’e-prescription », poursuit Alain Chaspierre, « mais surtout sans omettre de remettre aux patients la ‘preuve’. Même si l’idée du paperless total vite dans la communauté médicale, en cas de défaillance informatique - du système eHealth, de MyCareNet, du soft du pharmacien… - ce document imprimé est la seule issue pour que le patient puisse recevoir son traitement. »

Autre rappel glissé aux prescripteurs : au 1er février, les vieux modèles d’ordonnance doivent avoir tiré leur révérence. C’est demain, ou presque. « Or, tous les médecins ne semblent pas encore au courant. Ou, à en croire des échos marquants qui nous remontent du terrain, certains feraient de la résistance déclarée, disant qu’ils épuiseront d’abord les stocks de carnets qu’ils ont encore. » 

Pour toute clarté, le président de l’APB signale que les pharmaciens ont été officiellement priés par l’Inami de ne plus exécuter, après le 1er février, les prescriptions sur ancien modèle. « Cela engagerait la responsabilité du pharmacien et peut avoir des conséquences sur le remboursement. Dans ce dossier, on peut ne pas approuver les changements décidés par l’autorité - quoique l’évolution de la durée de validité n’est pas une mauvaise chose - , on peut légitimement se plaindre d’une transition trop courte… Mais notre priorité doit être la continuité des soins du patient. » 

D’où son invitation aux médecins à négocier au plus tôt leur switch vers le nouveau modèle, pour éviter à leurs patients toute non-délivrance en officine. « Nouveau modèle qu’ils peuvent désormais imprimer, avec leur nom et code-barre personnel, via MyInami. » 

> Lire aussi : Les ordonnances "nouveau modèle" enfin imprimables depuis MyInami

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Derniers commentaires

  • Guy DELREE

    18 janvier 2020

    Contraindre au lieu de convaincre...
    Ennuyer les médecins pour des futilités incompréhensibles qui, en pratique avec le de remboursement, mettra en péril la continuité des soins pour un stupide changement de phrase dont l’importance m’échappe.
    Convaincu de la prescription électronique, la technique me contraint régulièrement à sortir des ordonnances manuscrites quand ce ne dont pas des micros coupures qui transforment une prescription électronique en une prescription ancienne par l’imprimante. Devoir prendre ces failles à mon compte et être susceptible de devoir me justifier quant au caractère « force majeure » est un comble que je n’accepte pas.

  • Françoise LATOUR

    17 janvier 2020

    Décidément , notre chère Maggy ne sait plus quoi inventer pour compliquer la tâche du médecin généraliste . Avant , on recevait gratuitement ces carnet d’ordonnance par les firmes . Maintenant on va devoir ou payer pour les faire imprimer ou passer du temps à cela ( ce qui nous coûtera aussi le prix du papier ) . Et de plus on va se retrouver avec des feuilles volantes et non plus des carnets. Pour ma part , je considère encore que mon métier , c'est écouter, examiner , soigner, soutenir les patients et non passer mon temps à remplir des papiers , et maintenant à " jouer" à l'imprimeur. Et on s'étonne qu'il y a de moins en moins de MG. Vivement la retraite !