Quatre personnes âgées sur dix prennent au moins 5 médicaments sur une longue période

Bien souvent les armoires à pharmacie des seniors débordent de pilules multicolores, de cachets et de sprays en tous genres. Un constat confirmé par les statistiques: 4 personnes de plus de 75 ans sur 10 consomment au moins 5 médicaments à long terme, révèle jeudi une enquête des Mutualités Libres. Ces dernières s'interrogent sur les effets indésirables d'un tel cocktail médicamenteux.

"Parmi les 100.000 membres pris en compte dans l'analyse, 4 sur 10 prenaient au moins cinq médicaments remboursés à long terme. La quasi-totalité d'entre eux prenaient des médicaments contre les maladies cardiovasculaires, comme des réducteurs de cholestérol ou de tension artérielle. Des médicaments dans le cadre du traitement du diabète ou de la dépression sont également souvent prescrits chez environ un quart des personnes", contextualisent les mutualités.

Généralement, les personnes âgées souffrent d'une ou plusieurs maladies chroniques, ce qui explique la forte consommation de médicaments dans ce groupe. L'effet de certains médicaments peut cependant être soit accentué soit annulé.

Les Mutualités Libres se sont donc penchées sur les médicaments encore prescrits et délivrés aux membres âgés, alors même que les critères internationaux indiquent qu'il faut les éviter. "Parmi les plus de 75 ans qui prennent au moins cinq médicaments remboursés sur une longue période, près d'1 sur 2 a déjà pris un médicament repris dans les critères de Beers et un sur 5 de manière régulière. Il s'agit d'une liste de médicaments déconseillés aux personnes âgées de plus de 65 ans", relèvent-elles.

"Naturellement, la situation personnelle ainsi que la situation clinique d'un patient jouent également un rôle lorsqu'il faut déterminer la pertinence de prescrire ou pas un certain médicament", conçoivent les mutualités. Mais "une évaluation critique de l'utilisation de ces médicaments par les médecins et les pharmaciens concernés est cruciale". Sachant aussi que plusieurs médecins peuvent être impliqués dans la prescription de médicaments pour un seul patient. Pour 1 personne sur 5, il s'agit même de 4 médecins au minimum.

Une collaboration entre les différents acteurs impliqués semble donc indispensable. "Des expériences à l'étranger montrent qu'une coopération approfondie entre médecins et pharmaciens pour accompagner l'utilisation des médicaments permet d'améliorer les soins et de réduire les coûts", soulignent les Mutualités Libres . "De plus, le patient doit être activement impliqué afin de comprendre l'objectif du traitement et les raisons pour lesquelles il va prendre ou arrêter de prendre tel ou tel médicament", ponctuent-elles.

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Derniers commentaires

  • Charles KARIGER

    29 avril 2021

    Avant de chercher à réduire les dépenses en AB, les mutualités, sociétés politico-commerciales, ne feraient-elles pas œuvre pie en s'intéressant aux moyens de réduire les pathologies?
    Et aux moyens de supprimer leurs divers compartiments coûteux, redondants et souvent nuisibles?

  • Serge GIRAUDIER

    29 avril 2021

    Etant moi-même investi dans le domaine médical, je ne suis pas surpris de la teneur de cet article visant bien évidemment à restreindre la consommation de médicaments. Les auteurs pensent-ils que prendre une poignée de médicaments chaque jour est un plaisir ? J'ai deux remarques : 1 - ce sont les états qui ont mis en place des systèmes de mutualisation et de remboursement. Tout cela n'est-il pas excessif. 2 - Les médicaments sont pris parce qu'ils ont été prescrits. Quelle responsabilité des médecins ? 3 - Les consommateurs sont pris pour des idiots alors que la plupart d'entre eux réfléchissent et n'acceptent pas n'importe quoi. Pourquoi ne pas leur faire un peu plus confiance et s'appuyer sur leur sens des responsabilités. ? Beaucoup de nos malades se voient refuser la prise en charge de PEGASYS, produit très largement prescrit. Les mutuelles ont un effort à faire vis à vis de nos malades qui sont atteints de cancers.