Pour Jan Jambon, 2024 sera le moment d'une "transformation structurelle" du pays

Après les élections de 2024, le temps sera venu d'une "transformation structurelle" du pays, a estimé le ministre-président de la Flandre, Jan Jambon (N-VA), lundi à l'occasion du début des festivités du 11 juillet, jour de la fête de la Communauté flamande. Une réforme de l'État est nécessaire, lors de laquelle toutes les compétences iraient aux entités fédérées, à l'exception des questions que les entités s'accorderaient pour maintenir au niveau fédéral, a-t-il déclaré à Courtrai.

Jan Jambon a souligné que la Flandre pouvait être fière d'un certain nombre de réalisations, allant de sa croissance économique au faible taux de chômage, en passant par l'augmentation de ses chiffres à l'exportation. Cependant, il reste du travail à accomplir : dans l'enseignement, les soins de santé, entre autres, a-t-il dit, considérant qu'il n'y avait "pas de raison de se reposer sur ses lauriers ou d'être arrogant".

Si la Flandre veut réellement faire face aux défis futurs, M. Jambon affirme qu'il est urgent de donner les pleines compétences aux entités fédérées : "dans un an, nous devons viser rien de moins qu'une transformation structurelle de ce pays."

La réforme de l'État qu'il souhaite irait au-delà de "glissements à la marge" ou de "léger changements d'orientation". Selon lui, les entités fédérées devraient ainsi être pleinement compétentes dans des domaines tels que les soins de santé, la politique du travail et de l'emploi et tout ce qui a trait à l'économie.

Le ministre-président flamand a fait référence à l'article 35 de la Constitution belge, jamais mis en œuvre jusqu'ici mais que les nationalistes flamands souhaitent voir appliquer. Cet article avait été inscrit dans la Constitution sous le gouvernement de Jean-Luc Dehaene en 1993 et institue que toutes les matières qui ne sont pas explicitement attribuées au pouvoir fédéral reviennent aux Communautés et aux Régions.

La crise sanitaire due à la pandémie de Covid-19 aurait démontré que la répartition actuelle des compétences est trop "morcelée", a relevé Jan Jambon. Cette fragmentation serait "totalement inefficace" et empêcherait la Flandre de "progresser vers une véritable position de leader en Europe".

Une réforme de l'État basée sur l'article 35 de la Constitution est donc nécessaire, selon M. Jambon, afin que la Flandre puisse "déployer ses ailes sans entrave et en toute liberté". "Je vais moi-même travailler très dur pour cela", a-t-il précisé, ajoutant qu'il n'abandonnerait "jamais".

Une semaine avant, dans une interview accordée au Krant van West-Vlaanderen, Hilde Crevits, chef de file du CD&V, qualifiait la prochaine réforme de l'État de "super importante".   "Nous voulons transférer complètement au moins les domaines du marché du travail et des soins de santé. Il est temps de déplacer le centre de gravité vers les États fédéraux", déclarait M. Crevits.

La fête de la communauté flamande, célébrée le 11 juillet, est un moment traditionnel de revendications régionalistes voire nationalistes. La date commémore au nord du pays la bataille des Éperons d'Or, le 11 juillet 1302 à Courtrai.

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