Le mardi 3 décembre dernier, plus de 350 participants ont suivi le symposium annuel du Comité scientifique de l'Agence alimentaire, qui avait pour thème : ‘Changement des habitudes alimentaires : quid de la sécurité alimentaire ?'
Plusieurs intervenants ont attiré l'attention sur le fait que les habitudes alimentaires évoluent très rapidement en raison de divers facteurs. La grande diversité de la population belge, l'évolution des conditions de travail et de vie, la composition des ménages et l'offre variée de produits issus du marché mondial ont été soulignées. Les consommateurs font en outre des choix éclairés du point de vue des préoccupations sociétales telles que la durabilité, la santé et le bien-être animal. Les autorités influencent également le comportement des consommateurs par le biais de recommandations alimentaires ou de nutriscores.
Le « consommateur moyen » n'existe plus
L'industrie alimentaire, la distribution et l'horeca répondent à ces nouvelles tendances en développant de nouveaux produits ou types d'emballages adaptés aux nouveaux marchés de niche. Le « consommateur moyen » n'existe plus, c'est donc un réel défi de détecter ces changements et cette diversité de nouvelles habitudes de consommation ou de nouvelles denrées alimentaires en temps utile et d'en tenir compte dans l'évaluation des risques en matière de sécurité.
Nouvelles habitudes et nouveaux produits
Les nouvelles habitudes de consommation et les nouveaux produits alimentaires peuvent avoir un impact sur la sécurité alimentaire. Cela a été expliqué par une série d'intervenants. Une attention accrue est nécessaire, tant au niveau de la sécurité microbiologique qu'au niveau des dangers chimiques et de la présence d'allergènes. La tendance à consommer davantage de denrées alimentaires crues et la conservation de restes dans des conditions défavorables chez le consommateur augmentent le risque de toxi-infections alimentaires pour les groupes de consommateurs sensibles. On observe en outre une tendance à remplacer les protéines animales par des protéines végétales dans le régime alimentaire, ce qui augmente le risque de développer des allergies alimentaires et le risque d'exposition aux contaminants chimiques tels que le nickel, les protéines végétales toxiques, les mycotoxines et l'acrylamide. L'introduction de types d'emballage innovants, même s'ils sont « naturels » ou biodégradables, peut entraîner une exposition inattendue à certains contaminants chimiques.
Un phénomène complexe
Ce symposium scientifique a clairement montré que le changement des habitudes de consommation et les nouvelles tendances observées dans le secteur alimentaire sont un phénomène complexe, que de nombreuses questions subsistent à ce sujet et qu'il est nécessaire de poursuivre la recherche appliquée. Une vigilance accrue vis-à-vis des risques potentiels liés au changement des habitudes de consommation est indispensable.