Bruxelles accueille un nouvel institut de recherche en vaccinologie

L'Université libre de Bruxelles a inauguré en grande pompe mardi l'Institut européen Plotkin de vaccinologie (European Plotkin Institute for Vaccinology ou EPIV), un nouveau bâtiment où collaborent des chercheurs et chercheuses animés par un seul et même objectif: mieux comprendre, soigner et prévenir les maladies infectieuses.

Situé à deux pas de l'Hôpital universitaire de Bruxelles (HUB: Hôpital Erasme, Institut Jules Bordet et Hôpital universitaire des enfants reine Fabiola) à Anderlecht, l'institut flambant neuf abrite 3.600 m2 de bureaux et de laboratoires à la pointe. L'enfilade de couloirs blancs qui desservent les lieux donne à l'environnement scientifique un aspect clinique . Tout est minimaliste, aseptisé, moderne, sans odeur.

Au total, plus de 50 chercheurs travaillent dans ces nouvelles installations pour étudier les relations entre les pathogènes (facteurs pouvant déclencher une maladie) et l'être humain. "L'idée, c'est de découvrir de nouveaux moyens pour prévenir et soigner les infections et mettre en place les outils pour lutter contre les futures pandémies", explique le directeur de l'Institut Plotkin, Arnaud Marchant.

"Ce qui est ressorti de l'épidémie du Covid, c'est le manque de préparation. À présent, nous allons pouvoir nous y atteler et mettre des outils en place," ajoute l'épidémiologiste Marius Gilbert, vice-recteur de l'ULB, qui était aux premières loges au moment de la crise du coronavirus.

Les moyens qui ont été engloutis dans le matériel sont conséquents. "Grâce à un équipement ultramoderne (LSB3, des laboratoires de sécurité biologique de classe 3, NDLR), des manipulations de pathogènes dangereux peuvent être effectuées en toute sécurité", s'enorgueillit l'EPIV.

"Nous travaillons avec cinq équipes spécialisées dans les domaines de l'immunologie, la bactériologie, la vaccinologie, la virologie et la microbiologie clinique. Nos activités se concentrent sur la recherche fondamentale, les études cliniques et le testing. Pour effectuer nos travaux, nous avons la chance de disposer d'une grande capacité de biobanque contenant les pathogènes (virus, bactéries, parasites) et des échantillons humains (sang, sérum, salive...). Nous pouvons en accueillir jusqu'à 750.000", détaille Arnaud Marchant.

Selon lui, "le dispositif est unique en Belgique, compte tenu de son interdisciplinarité et de sa mission".

"Actuellement, nos projets portent sur une bactérie (streptocoque) pouvant provoquer des infections sévères et le Sars-Cov-2 . Nous étudions notamment la stimulation du système immunitaire au niveau des muqueuses dans le but de contrôler le virus et prévenir sa transmission", indique le professeur. 

En parallèle, l'EPIV se tient prêt à affronter toute nouvelle pandémie. "Nous pourrions être mobilisables immédiatement et réactiver par exemple la plateforme Covid en deux semaines, au lieu des six semaines prises à l'origine. Donc en termes de santé publique et de diagnostic, nous serions beaucoup plus efficaces", ponctue Arnaud Marchant. 

L'Institut européen Plotkin de vaccinologie est une initiative conjointe de l'Université libre de Bruxelles et de l'Université d'Anvers, soutenue par le gouvernement fédéral belge. Son nom fait référence à l'Américain Stanley Plotkin, considéré comme le parrain de la vaccinologie. Il avait notamment joué un rôle essentiel dans la découverte du vaccin contre la rubéole et ainsi contribué à la disparition de cette maladie aux États-Unis, dans les années 60.

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