Un traitement hormonal réduit le risque de d'Alzheimer lors de la ménopause

Un traitement hormonal est à même de réduire le risque de développer la maladie d'Alzheimer chez les femmes qui commencent à être ménopausées, ressort-il d'une étude de l'hôpital universitaire de Gand (UZ Gent) et de la Sorbonne (Paris), pointant un marqueur biologique comme responsable du processus de dégénérescence. Cette période, qui correspond à l'arrêt définitif des menstruations, augmente les risques de maladies cardiovasculaires, d'ostéoporoses et de cancer du sein.

La ménopause accélère aussi la démence. L'expert américain de la maladie d'Alzheimer, Harald Hampel, avait déjà découvert lors des recherches précédentes qu'une personne porteuse du marqueur biologique APO E4, présent dans le plasma, est six fois plus à risque de développer cette maladie. 

Durant un semestre, les chercheurs ont administré à des patientes, en début de ménopause et présentant ce marqueur, un traitement hormonal connu et ont procédé à un comparatif avec un groupe de patientes similaires non soumis à ce traitement. Après six mois, il était évident que la thérapie avait une influence claire sur les femmes porteuses du marqueur APO E4.

Un traitement hormonal peut freiner le glissement vers la maladie d'Alzheimer, avance cette étude parue jeudi dans la publication scientifique "The Journal of the Alzheimer's Association". "Il s'agit d'une découverte importante pour détecter la maladie de manière précoce et entamer le processus de recherche d'un traitement", commente M. Depypere, spécialiste de la ménopause. 

Les chercheurs plaident pour procéder à davantage de tests sanguins auprès des femmes en phase précoce de ménopause, de sorte qu'elles puissent bénéficier d'un traitement dans l'éventualité où elles figurent dans un groupe à risque. Le biomarqueur impliqué concerne environ 20% de femmes en début de ménopause.  

"L'étape suivante serait que les gynécologues puissent dépister toutes les femmes au début de leur ménopause pour le marquer APO E4", recommande le professeur Depypere. "Nous allons évaluer avec les neurologues quelles suites sont à donner à cette découverte et ce sur quoi nous nécessitons encore de davantage d'informations", ajoute-t-il.

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