Toxicomanie - Bruxelles fixe des règles pour l'exploitation de salles de consommation à moindre risque

Le parlement francophone bruxellois a adopté vendredi, à la quasi unanimité, un cadre légal pour les salles dites de "consommation à moindre risque". Le texte adopté est le fruit d'un travail entrepris sous l'impulsion du député Julien Uyttendaele (PS), avec le secteur depuis plusieurs années.

Selon celui-ci, la Belgique était en retard sur ses voisins, en matière de réduction des risques liés à l'usage de drogues. Des salles de consommation à moindre risque sont opérationnelles depuis une trentaine d'années en Europe et à travers le monde. A l'étranger, le dispositif a démontré son efficacité. La possibilité de son ouverture était nécessaire tant il représentait, à Bruxelles, une urgence sanitaire.

Les objectifs du dispositif sont les suivants: atteindre la population cible des consommateurs de drogues à hauts risques; procurer un environnement sain, sécurisé, médicalisé et surveillé par du personnel compétent; réduire la morbidité et la mortalité; stabiliser et améliorer l'état de santé physique et mentale; réduire l'usage des drogues dans l'espace public et les diverses nuisances qui y sont associées; prévenir la criminalité dans et aux abords des lieux de consommation; ou encore travailler au déploiement de solutions curatives à la toxicomanie, en vue d'une abstinence si possible.

Le texte adopté à la quasi unanimité - seul l'élu MR Willem Draps s'est prononcé contre - s'inscrit dans le cadre de la mission "réduction des risques" du décret ambulatoire mis en oeuvre par le parlement francophone bruxellois.

Il prévoit un ensemble de règles strictes qui devront être respectées par les services voulant ouvrir une salle de consommation à moindre risque.

Ceux-ci devront ainsi disposer de locaux adaptés en termes de logique de trajectoire de soins, transdisciplinaire et d'accueil inconditionnel; organiser une collaboration effective avec un ou plusieurs établissements hospitaliers; et disposer d'un contrat à faire signer préalablement par chaque usager de la salle.

Autre obligation: organiser des rencontres périodiques avec le voisinage, disposer d'une ligne téléphonique directe permettant aux riverains de prévenir les responsables de la salle en cas d'événements problématiques et enfin disposer d'une convention de collaboration établissant un lien structurel avec la zone de police concernée et le service de prévention de la commune concerné.

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