Solidaris dénonce les projets de réforme du ministre de la Santé Frank Vandenbroucke, qui risquent selon elle de faire grimper la facture pour les patients. La mutualité socialiste s’oppose à la fois aux économies prévues dans le budget 2026 et à la réforme du conventionnement, qu’elle juge dangereuse pour l’accessibilité des soins.
Le gouvernement fédéral envisage de réaliser 618 millions d’euros d’économies dans les soins de santé dès 2026. En parallèle, l’avant-projet de loi-cadre en discussion prévoit une réforme du modèle de conventionnement. Ces mesures inquiètent Solidaris, qui met en garde contre une hausse du coût des soins à charge des patients.
La mutualité rejette catégoriquement l’idée, défendue par certains syndicats médicaux, d’augmenter le ticket modérateur pour les consultations chez le généraliste. Elle critique également les déclarations du ministre Vandenbroucke, qui s’est dit ouvert à un effort accru des patients dans les dépenses de santé, notamment pour les médicaments.
« Dans un pays où les coûts des soins de santé à charge des patients sont pourtant déjà très élevés, l’augmentation du prix des consultations et des médicaments n’est rien d’autre qu’une taxe supplémentaire injuste pour les malades », déclare Jean-Pascal Labille, secrétaire général de Solidaris. Selon le dernier rapport du KCE, les patients belges supportent 25 % des coûts des soins, contre 13 % en Allemagne, 16 % aux Pays-Bas et 15 % en France.
Solidaris dit saluer l’intention de plafonner les suppléments d’honoraires en hôpital et chez les médecins déconventionnés, mais elle met en garde contre plusieurs autres dispositions du projet. En particulier, la possibilité pour les prestataires conventionnés (kinésithérapeutes, logopèdes, sages-femmes, dentistes, infirmiers…) de facturer des montants supplémentaires dans certaines conditions dites de « concertation sociale ». Ce mécanisme, qualifié de « tarifs indicatifs », rendrait selon elle le système « illisible » et risquerait de déguiser certains suppléments d’honoraires.
La généralisation des suppléments en cas d’« exigences particulières » du patient est également critiquée. Ce système, auparavant réservé aux médecins et dentistes, pourrait demain s’étendre à toutes les professions de soins.
Enfin, Solidaris appelle le gouvernement à orienter les économies vers les secteurs dont les revenus publics sont jugés « démesurément injustifiés », comme l’industrie pharmaceutique. « Les patients ne peuvent pas être des variables d’ajustement des réformes en cours. Que ce soit sur le budget ou sur la réforme du conventionnement, il est nécessaire de garantir l’accès aux soins de santé pour tous et toutes », conclut Jean-Pascal Labille.
Derniers commentaires
Charles KARIGER
23 juin 2025Bravo. Héroïque même.
Surtout facile à exiger quand ce ne sont pas ses rentrées ni même celles de son personnel qui seront réduites par un Ukaze du ministre ou débarqués sans préavis ni discussion.
Au fond, pourquoi ne réduirait-on pas en premier lieu les salaires de tout le personnel des Inamomutualités ? En particulier celles et ceux dont le "comportement" a déplu.