495 millions à trouver pour le budget 2026 des soins de santé

Lors de la réunion du Conseil général prévue ce lundi 1er juillet, les acteurs de la santé devront identifier 495 millions d’euros pour atteindre les objectifs budgétaires de 2026. Médecins, mutuelles et gouvernement avancent des pistes, sans consensus à ce stade. Sans accord, le ministre pourra fixer les honoraires de tous les prestataires.

Les différents acteurs (mutuelles, médecins…) autour de la table cherchent de nouveaux moyens et des mesures d’économies. À ce stade, tout le monde est touché par les nouvelles mesures de réduction budgétaire demandées, sauf les généralistes. Ces derniers ont argué avoir déjà dû faire des concessions sur le dossier des téléconsultations ces derniers mois. Pour 2026, il conviendra donc de trouver 495 millions pour la réunion de lundi prochain au Conseil général.

Dans les faits, la mission du Conseil général sera de fixer une clé de répartition entre les différents silos : autant à charge des médecins, des infirmiers… Pour rappel, en 2026, 1,546 milliard d’euros supplémentaires (norme de croissance de 2 % et indexation) seront investis dans les soins de santé, ce qui portera le budget à 41,578 milliards d’euros.

Où les trouver ?
Les médecins ne sont pas contents : « Cela va faire de 125 millions d’euros à 200 millions à trouver chez les médecins alors qu’ils viennent d’en donner 73 millions pour le budget 2025, auxquels il faut ajouter 62 millions déjà engrangés pour le budget 2026 », explique Jacques de Toeuf de l’ABSyM.

Quelles solutions proposées ?

Parmi les solutions, il pourrait y avoir l’abandon de l’index (plus de 300 millions). Cela aurait toutefois un impact à long terme sur les médecins puisque cela voudrait dire que, les années suivantes, les calculs se feraient à partir d’un index plus bas.

L’autre solution, dont les mutuelles ne veulent pas (en aucun cas, précisent-elles), mais pour laquelle le ministre avait entrouvert une toute, toute petite porte cette semaine, serait une augmentation du ticket modérateur (un dépassement autorisé existe dans la loi-cadre mais pour certaines prestations bien définies et de façon temporaire ; il n’y a rien de structurel dans le raisonnement du ministre à ce stade).

Pour les mutuelles, la question ne se pose pas : il faudra des recettes en plus, en augmentant les cotisations de sécurité sociale ou les impôts.

Pourtant, un accord, il en faudra un, sans quoi le ministre, au travers de sa loi-cadre, pourra définir, s’il le souhaite, les honoraires pour tous les prestataires de soins (médecins…) du pays. Cela concerne tous les honoraires (consultations…) et ils peuvent être modifiés par prestation pour toutes les spécialités, y compris pour la médecine générale.

État des lieux

Pour rappel, un engagement a déjà été pris par le Comité d’assurance de présenter au Conseil des ministres, avant le 1er juillet 2025, des mesures concrètes ayant un impact de 140,7 millions d’euros sur le budget 2026 : le budget des honoraires des médecins (62 millions), les maisons médicales, les médicaments (50 millions d’euros) et les implants.

Par ailleurs, il y a eu un engagement des organisations de médecins à proposer des mesures contre la prescription inefficiente de médicaments, ce qui pourrait faire baisser les remboursements de médicaments de 16 millions. Il reste aussi un solde de 26,9 millions d’euros à concrétiser en matière de médicaments (révision de groupe du remboursement des médicaments ; prescription de médicaments « à l’unité » pour réduire le gaspillage). Enfin, l’industrie pharmaceutique contribue directement à la maîtrise du budget 2025 par le biais d’un prélèvement temporaire sur le chiffre d’affaires, à caractère anticipatif, qui rapporte 80,36 millions d’euros.

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Derniers commentaires

  • Yves METENS

    26 juin 2025

    après la consult téléphonique
    ils vont supprimer l'avis
    donc soit on travaillera pro deo
    soit on fera revenir des 10176 inutiles qui couteront plus chers à la société....
    on est gouverné par des clampins