Rentrée de l'ULB : L'université en réponse à l'acculturation scientifique

Un peu plus de 750 personnes ont assisté vendredi en fin de journée, dans l'auditoire La Fontaine sur le campus du Solbosch, à la séance solennelle de rentrée de l'Université libre de Bruxelles (ULB) pour sa 188e année académique.

De nombreux élus étaient présents, à commencer par la ministre de l'Enseignement supérieur en Fédération Wallonie-Bruxelles Valérie Glatigny, la ministre francophone de l'Éducation Caroline Désir, la ministre fédérale de l'intégration sociale Karine Lalieux ou encore la figure du PS bruxellois Laurette Onkelinx.

La rectrice Annemie Schaus a ouvert son discours en se questionnant sur les valeurs qui fondent le monde actuel et en citant le sociologue Claude Javeau, décédé en août, sur la confusion entre capitalisme et démocratie. "Que l'on réfléchisse à la crise sanitaire, la crise migratoire, la crise climatique, la crise sociale, culturelle, religieuse / mondiale et aux défis que nécessite leur résolution, on retrouve ce point commun : la financiarisation de tout", a observé la rectrice. 

Elle estime que le combat sera long "pour construire le monde nouveau - le monde dans lequel nous voudrions vivre heureux et en paix avec l'humanité et la biosphère. J'aspire évidemment à ce que nos vies quotidiennes puissent retrouver un cours vraiment "normal", à commencer par ces cours que nos étudiantes et étudiants attendaient avec impatience de pouvoir suivre à nouveau"en présentiel... Tout sera mis en œuvre pour que cela se fasse".

Elle appelle à ce que la mémoire se tourne de manière constructive vers le futur. Face aux inondations liées à la crise climatique ou à la pandémie, elle a vu un "danger que l'université est peut-être la seule à pouvoir contrer" : "l'inculture scientifique des élites", dénoncée dans les tribunes du quotidien français Le Monde par le chef des urgences de l'hôpital Georges-Pompidou Philippe Juvin, puis par l'anthropologue Katia Andreetti et le député Philippe Berta. "L'esprit critique, le libre examen en dépend, et de lui dépend notre aptitude à voir loin", a conclu Annemie Schaus.

Faouzia Charfi, docteur d'Etat en sciences physiques qui a été secrétaire d'Etat à l'Enseignement supérieur dans le gouvernement tunisien provisoire après la révolution de 2011 a relevé que la pandémie "a aggravé le décalage Sud/Nord. Je vois le Nord s'éloigner, avec une certaine indifférence. Il suffit de se pencher sur l'inégalité en termes de couverture vaccinale des pays du Sud". Plus largement, elle a remarqué que, dans cette lutte mondiale contre la propagation du coronavirus, "beaucoup escomptaient des réponses simples, des positions tranchées, définitives. Ce ne fut pas le cas parce que la science ne délivre pas de certitudes ".

Des médailles de l'Université ont été remises à des représentants du personnel des soins de santé, de l'initiative citoyenne des Frigos partagés et de la fédération des services sociaux.

L'après-midi festive sur la place Flagey comme le TD sur la place De Brouckère affichent complet, avec respectivement 1.500 et 3.000 personnes disposant d'un Covid Safe Ticket. "Je suis très heureux de pouvoir dire aux étudiantes et étudiants: Welcome back à Ixelles, car ici vous êtes aussi chez vous", a déclaré le bourgmestre d'Ixelles Christos Doulkeridis. 

Le bourgmestre de la Ville de Bruxelles Philippe Close a également tenu à accueillir exceptionnellement les étudiants cette année : "Il nous tenait à cœur de dynamiser cette rentrée pour les universitaires qui, due à la crise Covid-19, ont eu deux dernières rentrées très spéciales".

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