Perte d’odorat suite à la COVID-19 : une nouvelle étude coordonnée par l’UMONS et EpiCURA

L’apparition de la pandémie de la COVID-19 a rapidement mis en évidence un symptôme  particulier : la perte de l’odorat. Moins fréquent et peu médiatisé avant la COVID-19, ce  symptôme était pourtant déjà au centre des préoccupations et des recherches de la  communauté scientifique.  Aujourd’hui, et c’est la première fois que cela peut être démontré  suite à la réalisation de tests semi-objectifs, la publication des résultats de deux années de  recherches menées par les Professeurs Lechien (ORL à EpiCURA, professeur à l’UMONS et  chef de clinique à l’hôpital Foch à Paris) et Saussez (ORL à EpiCURA) permet d’affirmer que  l’absence de récupération 2 ans après la survenue du trouble olfactif est généralement  associée à une perte sur le long terme. 

Genèse des recherches  

Depuis deux ans, l’Université de Mons (UMONS) et le Centre hospitalier EpiCURA travaillent sur la  perte d’odorat consécutive à la COVID-19. En mars 2020, suite à la pandémie de coronavirus, les  Professeurs Lechien et Saussez initient une étude visant à démontrer la corrélation entre la perte de  goût et d’odorat et la COVID-19.

Pour la première phase, un questionnaire est mis à disposition sur le site de l’UMONS ( et dans Le Spécialiste et Medi-Sphere pour recenser des patients ) et permet de récolter les résultats de plus de 5.000 participants. Parmi ceux-ci, les  personnes présentant une anosmie isolée sont invitées à participer  à la deuxième phase de l’étude. Au total, près de 400 volontaires répondant à ce critère acceptent  d’effectuer un dépistage par frottis nasal. Les résultats permettent de confirmer que l’apparition  brutale ou initiale de perte d’odorat est typique des formes légères de COVID-19, une information  utile pour en faciliter le dépistage au moment du déconfinement.  

Nouvelle étude : l’impact de la COVID-19 à long terme sur l’odorat  

Lors de cette nouvelle étape, les Professeurs Lechien et Saussez ont suivi 171 patients de la première  vague durant deux ans et ont démontré que 2,9% des patients n’ont pas retrouvé leur odorat deux ans après le début des symptômes selon les tests d’identification des odeurs. Lorsque ces patients ont  été interrogés, 29% ont rapporté que leur odorat reste modifié et ce, malgré la capacité à détecter  les odeurs (tests psychophysiques). Ces résultats démontrent que la COVID-19 risque d’être associé  à des problèmes d’odorat définitifs chez un certain pourcentage des patients.

Publiée dans The Journal  of Internal Medicine , cette étude, très attendue par la  communauté scientifique, permettra une meilleure compréhension de la maladie. Il s’agit, à ce jour,  de la première étude rapportant le taux de perte d’odorat à deux ans chez les patients COVID-19 de  la première vague. 

L'injection de plasma: un espoir thérapeutique 

En 2022, EpiCURA a ouvert une consultation spécifique où est pratiquée l’injection de plasma riche en  plaquettes (PRP) dans la fente olfactive. Véritable espoir pour les patients souffrant de perte d’odorat,  cette thérapie pourrait améliorer considérablement leur quotidien. En effet, une première étude  réalisée au CHU Saint-Pierre  démontre cette récupération et ce,  même chez des patients ayant dépassé le cap des deux ans. 

Cette étude préliminaire a conforté les Professeurs  Lechien et Saussez, en collaboration étroite avec le  Docteur Khalife (chef de service ORL à EpiCURA), de  développer une consultation au centre hospitalier  EpiCURA. Le patient y bénéficie d’injections de plasma  riche en plaquette qui sont réinjectées dans leur fente  olfactive. Le Professeur Lechien explique : « Cette  technique est un espoir pour les milliers de patients présentant un trouble persistant de l’odorat après la  COVID-19. Prochainement, le centre hospitalier EpiCURA  et l’UMONS publieront les premiers résultats à moyen  terme de cette approche. » 

En complément , EpiCURA a mis en place la thérapie olfactive, une approche thérapeutique novatrice pour la rééducation des troubles olfactifs et gustatifs. Les patients y sont suivis par une logopède qui s’est récemment formée à cette méthode, fruit de nombreux travaux de recherches réalisés sur les troubles olfactifs consécutifs à l’infection par la COVID-19.

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