Opioïdes et douleurs chroniques: un «contrat» médecin/patient (Ordre)

Le conseil national de l’Ordre a récemment établi un formulaire type d’accord de soins, contraignant, à conclure entre médecin et patient. Sa vocation? L’utilisation correcte des opioïdes par les personnes souffrant de douleurs chroniques. ll en découle de part et d'autre des engagements à respecter.

Les médecins qui prescrivent des opioïdes peuvent proposer cet accord de soins aux patients concernés. Le document informe ces derniers qu’un traitement avec pareils analgésiques peut provoquer de lourds effets indésirables tels que dépendance, tolérance, somnolence, etc. Ce pourquoi les opioïdes ne se prennent que pendant une durée nécessaire et limitée. «Le médecin prescripteur est prié de vérifier régulièrement si les avantages l’emportent (toujours) sur les inconvénients du traitement», demande l’Ordre. «Les médecins signataires [traitants et de famille] s'engagent à se consulter régulièrement sur celui-ci, notamment lors de l'ajustement de la posologie et du schéma d'administration.» 

Par ailleurs, le formulaire proposé en ligne sur les pages ordinales indique clairement aux patients qu’une entorse à l’un des points convenus (absence de signalement aux prescripteurs d’autres médicaments pris, projet de grossesse, non-respect de dose, de fréquence, de période indiquées, mise à disposition d’opioïdes à des tiers…) «sans raison valable» entraînera l’arrêt de l’accord de soins.

Bien d’autres engagements sont consignés dans cette "ligne de conduite", comme toujours aller physiquement chez le prescripteur signataire pour obtenir une ordonnance, laquelle sera d'office électronique, se faire délivrer les produits auprès d’un même pharmacien, ne pas s’en procurer par internet, donner son accord  à la création d'un DMG et d’un sumehr par le médecin de famille et accepter que le pharmacien constitue un DPP, un Dossier Pharmaceutique Partagé, se présenter à des consultations de suivi, consentir à se soumettre régulièrement à un test de dépendance à l’alcool et/ou aux drogues fixé par le médecin de famille, etc. 

Le patient signataire déclare se rendre compte qu’en cas de coup de canif dans le contrat, le médecin a le droit d'arrêter le traitement aux opioïdes, même avec effet immédiat. Cependant, précise l’Ordre, il lui faudra s’assurer de la continuité des soins.

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Derniers commentaires

  • michel laevens

    02 décembre 2021

    En tant que patient, je me sens déjà stigmatisé par l'utilisation de la Codéine. Pas plus tard que hier, un médecin m'a fait les gros yeux car j'utilisais ces médicaments, sans avoir la moindre connaissance de mes douleurs ; la pharmacie que je fréquente fait également des remarques déplacées. J'ai bien conscience de la crise opioïdes aux USA mais il ne faut pas stigmatiser le patient. D'autant plus que le système est incapable de suivre. Entre le premier rendez-vous chez un médecin spécialiste de la douleur, un examen, un nouveau rendez-vous avec le spécialiste et la décision d'une éventuelle infiltration, il se passe des mois et le médecin conseil vous a déjà demandé des comptes... Enfin, la prescription de Lyrica pour éviter une infiltration ou les opioïdes me semble bien cruelle.