MR(S) : la Luss réclame une meilleure qualité de vie mais aussi de soins 

Les normes d’encadrement ne permettent pas de répondre aux besoins des résidents par du personnel qualifié en nombre suffisant et travaillant dans des conditions acceptables, affirme la Luss. Elle réclame une évolution qualitative des homes, gage d’un meilleur respect de la dignité de leurs occupants. Certains points d’attention concernent la qualité des soins et, directement ou indirectement, les médecins.

Interpellée il y a 2 ans par des proches de résidents wallons ou bruxellois déplorant des « pratiques de maltraitance », la Luss (la ligue qui chapeaute les associations de patients francophones) a entrepris un long travail de récolte et d’analyse de témoignages. Aujourd’hui, il débouche sur un plaidoyer en faveur du respect des droits fondamentaux des aînés institutionnalisés.

Les manquements rapportés, en matière de dignité humaine, vont par exemple de comportements inadéquats de collaborateurs (attitude infantilisante, autoritaire, blessante…) à la contention physique imposée hors balises légales, en passant par le recours permanent à des protections hygiéniques et au fauteuil roulant - plutôt qu’une démarche de préservation de la continence et la motricité. 

Le rapport ne se borne pas à dénoncer ; il formule aussi des pistes pour améliorer la qualité de vie des résidents. Ce qui passe manifestement, à lire les conclusions de la Luss, par une amélioration des conditions de travail du personnel soignant en institution, actuellement sous-staffé, par sa formation plus poussée, spécifique à la prise en charge des adultes âgés, et par une revalorisation.

Dans sa compilation, la Luss a aussi rassemblé des récits de proches pointant des atteintes à la qualité des soins. Par exemple des cas de dénutrition et de déshydratation, d’administration problématique de médicaments (inadéquation, erreurs d’attribution…), d’usage abusif collectif de « calmants », d’une sous-attention pour la douleur… 

Certaines des observations concernent-elles plus directement les médecins qui officient en MR(S) ? Le rapport parle de lacunes dans la transmission de l’information : défaut, par endroit, d’un dossier médical complet et à jour, difficultés des proches à obtenir des infos sur l’état de santé de leur parent et, dans l’autre sens, défaut de transmission à toute l’équipe des éléments importants qu’eux-mêmes signalent. « Le non-respect des dispositions de la loi relative aux droits du patient et le défaut de communication et de coordination entre professionnels et notamment entre le médecin traitant et le médecin coordinateur peuvent engendrer des conséquences négatives sur la qualité de la prise en charge », commente la Luss. 

Des témoignages évoquent par ailleurs une surmédication des résidents, des proches se plaignant de ne pas recevoir d’explications sur les traitements prescrits et l’administration des médicaments. « Ils se questionnent par rapport à l’objectif thérapeutique poursuivi. Ils se sentent exclus de la réflexion par rapport à l’administration de ce ou ces médicament(s). Ils se demandent si le médecin traitant a bien été consulté. »

A noter : la Luss consacre un chapitre de son plaidoyer à des questions plus particulièrement liées à l’épidémie de covid. On peut y lire le regret d’une rupture de la continuité des soins (faute de visites des médecins traitants) et celui de l’absence de médecin coordinateur en MRPA.

> Découvrir le rapport dans son intégralité

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