Les Belges sont inégaux face à la santé en fonction de leur statut socioéconomique

Les personnes vivant dans les quartiers les plus pauvres du pays ont un risque accru de 56% de décéder dans l'année par rapport à ceux qui vivent les quartiers les plus riches. C'est le constat interpellant d'une étude réalisée par l'Agence Intermutualiste (AIM). «Les inégalités sont de plus en plus marquées entre les plus riches et les plus pauvres», relève-t-elle.

Parmi les constats de l'étude, on apprend que les citoyens belges les plus pauvres présentaient, en 2016, un risque de mortalité de 22% supérieur à celui de la population générale. «De tels écarts reflètent un état de santé plus dégradé, suite aux conditions de vie, sociales et économiques plus dures lorsqu'on descend le long de l'échelle sociale», affirme l'AIM. 

Fait important: selon l'étude, plus on descend dans l'échelle sociale et moins la prévention est efficace. Donc «même avec la possibilité de soins préventifs gratuits, il n'y a aucune garantie d'accès effectif et égal à tous». 

Les enfants ne sont naturellement pas épargnés. «Les admissions pédiatriques et en néonatalogie sont bien plus fréquentes pour la classe la plus faible», de l'ordre de 19% de plus que pour les Belges les plus riches. 

«Afin de réduire efficacement les inégalités de santé, l'AIM préconise une amélioration de l'accessibilité financière aux soins.» Elle relève cependant que le système de santé n'est pas seul en cause, mais que les inégalités de santé sont la résultante des inégalités sociales présentes au sein de notre société. «Il faut dès lors avoir une vision plus globale de la santé et questionner les conditions générales de vie, de logement, de l'accueil de la petite enfance, l'accès à l'emploi, à l'éducation, l'environnement...» 

Nulle surprise pour la mutualité Solidaris qui fait régulièrement le même constat global via ses baromètres. Elle appelle tous les niveaux de pouvoir à se fixer «un objectif politique clair et ambitieux: réduire les inégalités sociales de santé de moitié d'ici 2030». Et avance à nouveau, comme partie de la solution, sa revendication du remboursement intégral des soins de base en première ligne pour lutter contre le report de soins.

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