Le refus de faire vacciner son enfant contre le Covid-19 en augmentation chez les vaccinés

La motivation à suivre les mesures sanitaires dans le cadre de la pandémie de Covid-19 a diminué en un mois, alors que, dans le même temps, la méfiance à l'égard de la stratégie gouvernementale a augmenté, ressort-il des chiffres publiés mercredi dans le 39ème baromètre de la motivation réalisé par l'UClouvain, l'ULB, la KU Leuven et l'UGent. Le refus de faire vacciner son enfant chez les parents vaccinés a augmenté de près de 20%, passant de 41% fin décembre à 60%.

Les chercheurs ont constaté que la motivation volontaire à suivre les mesures a diminué parmi les vaccinés, passant de 78% à 66% en l'espace d'un mois. "La raison de la baisse de la motivation volontaire est largement due à l'évolution de la perception du risque", selon les chercheurs. "Le caractère moins pathogène du variant Omicron se traduit par une perception moindre du risque d'une infection grave, la motivation volontaire de la population étant fortement liée à l'aspect de gravité de la perception du risque."

Dans le même temps, le baromètre indique une augmentation de la méfiance des vaccinés à l'égard de la stratégie sanitaire du gouvernement (42% contre 33% fin décembre). Cette méfiance a également légèrement augmenté chez les non-vaccinés, où elle dépasse désormais les 80%. 

De façon générale, les experts du GEMS, le comité qui conseille le gouvernement, bénéficient d'une confiance de 78% de la part des vaccinés, soit plus du double de celle accordée aux politiciens (33%). La confiance parmi les non-vaccinés se situe à un niveau beaucoup plus bas (3% pour les politiciens et 25 % pour les experts). Ces chiffes tendent à se stabiliser depuis novembre 2021. 

Alors que la campagne de vaccination des enfants de 5 à 11 ans bat son plein, le baromètre met en évidence une augmentation de près de 20% du refus de faire vacciner son enfant parmi les adultes vaccinés (41% en décembre 2021 contre 60% en janvier). Ils seraient en revanche près de 19% à soutenir cette vaccination. Le refus d'une dose de rappel dite "booster" a également augmenté, de 10 à 17% en un mois.

Par ailleurs, le soutien actuel à une obligation générale de vaccination parmi les vaccinés (51%) est plus élevé que pour l'introduction d'une politique de pass vaccinal (42%). "Les personnes vaccinées et non vaccinées s'attendent à ce que l'introduction d'une politique de pass vaccinal crée de fortes tensions et la perçoivent comme une manière déguisée d'introduire la vaccination obligatoire", précise le rapport.

Les auteurs de l'analyse recommandent, notamment, une meilleure communication gouvernementale sur "la nécessité et la valeur ajoutée d'une 3ème dose et les inconvénients pour la santé physique et mentale que peut entraîner une augmentation de la circulation du Covid-19." Les chercheurs insistent également sur l'importance de "donner une perspective" concernant de futurs assouplissements et la mise en place "d'un plan cohérent à long-terme."

Le baromètre a été réalisé grâce aux réponses de 11.919 participants (7.821 néerlandophones, 65,62%, et 4.098 francophones, 34,38%).

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