Le cdH fera de l'assurance autonomie une condition pour une prochaine majorité

L'assurance autonomie sera l'une des premières mesures que le cdH entend mettre en œuvre s'il entre dans une majorité en Wallonie, a averti dimanche la ministre régionale Alda Greoli au cours d'un forum de son parti consacré à l'entraide.

"Le cdH ne rentrera pas dans une majorité en Région wallonne sans que l'assurance autonomie ne fasse partie des premières décisions prises", a-t-elle déclaré.

Cette réforme portée par les centristes n'a pu voir le jour en raison de la défection d'une députée MR qui a mis fin à la majorité MR-cdH. Elle a pourtant été l'un des grands chantiers de la législature régionale que le gouvernement wallon avait finalisé en février. Elle repose sur une cotisation de 36 euros par an qui contribue, d'une part, à des services d'aide à domicile pour les personnes dépendantes et, d'autre part, à une allocation pour les personnes de plus de 65 ans en perte d'autonomie et aux faibles revenus.

La cotisation a donné lieu à des tiraillements politiques, en particulier avec les socialistes. Aux yeux du cdH, une telle initiative est pourtant nécessaire pour faire face au "tsunami du vieillissement" (selon les mots du secrétaire générale des Mutualités chrétiennes, Jean Hermesse).

La ministre se refuse d'ailleurs à parler d'une taxe comme ses détracteurs l'ont prétendu. Son projet est celui d'une cotisation à une assurance, soutient-elle. Et la réduire à zéro euro impliquerait d'aller chercher dans le budget de la Région wallonne pour financer les besoins qu'elle couvre. A l'arrivée, le citoyen serait de toute façon mis à contribution.

Même si c'est une taxe, "cette taxe permet d'asseoir un pan supplémentaire de la sécurité sociale", a fait remarquer Mme Greoli.

La sécurité sociale sera d'ailleurs l'enjeu majeur des prochaines années, d'après elle. La ministre, issue des Mutualités chrétiennes, a appelé à la conclusion d'un nouveau pacte social à cet effet. "La prochaine législature sera celle où l'on sauve la sécurité sociale, ou celle où on la mettra complètement à terre", a-t-elle averti.

Outre l'assurance-autonomie, les centristes plaident également pour la réforme du financement des hôpitaux et l'organisation de la commande de médicaments par des marchés publics.

Le cdH place l'"entraide" au cœur de son programme. "Chacun d'entre nous a besoin de savoir qu'il peut compter sur les autres", a souligné le président, Maxime Prévot, qui a insisté sur le développement d'une "société harmonieuse".

"Chacun pour soi et l'Etat pour tous, ce n'est pas notre modèle", a-t-il ajouté.

Le cdH tire un bilan sévère du gouvernement fédéral sortant en matière sociale, que ce soit dans les soins de santé ou dans la réforme des pensions.

"Ce gouvernement a clairement manqué de cœur", estime-t-il.

Au rayon des petites phrases de campagne électorale, les déclarations du candidat Premier ministre de la N-VA, Jan Jambon, à propos des Wallons qu'il faudrait "sortir de leur hamac" n'ont guère plu à M. Prévot.

"Le Premier ministre doit l'être pour tous les Belges. Quand on compare les uns présumés travailleurs aux autres qui, prétendument, se prélassent dans un hamac, on recule en termes de respect. On ne dirige pas un pays comme l'on parle au comptoir du café du commerce", a-t-il dit.

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