Le cap de 200 hospitalisations par jour a été atteint

Le cap de 200 admissions par jour a été atteint la semaine dernière, a souligné mercredi le porte-parole interfédéral Covid-19 Yves Van Laethem lors d'une conférence de presse de l'Institut de santé publique Sciensano et du Centre de crise national. En moyenne, 152 personnes (+81% en sept jours) étaient hospitalisées chaque jour entre le 7 et le 13 octobre, ce qui correspond à un doublement tous les huit jours, a précisé M. Van Laethem.

"Il y a une semaine, nous franchissions parfois le cap des 100 hospitalisations par jour; à présent, c'est celui des 200 admissions que nous atteignons à certains moments", a pointé l'expert. "Le virus est un 'faux lent'&qu ot;, a-t-il ajouté en référence à la croissance exponentielle du nombre de malades hospitalisés.

Mardi 13 octobre, 1.621 personnes étaient encore hospitalisées en raison d'une infection par le coronavirus, dont 281 aux soins intensifs. Le nombre de patients Covid-19 admis en réanimation double actuellement tous les 12 jours, a souligné Yves Van Laethem. "Si cette augmentation se poursuit, la capacité maximale de 2.000 lits en soins intensifs pourrait être atteinte mi-novembre", a-t-il averti.

Au cours des sept derniers jours, 5.057 nouveaux cas ont en outre été détectés quotidiennement. "Cela correspond à une augmentation, majeure, de 93% par rapport à la semaine précédente", a souligné le virologue. "Actuellement, le nombre d'infections double tous les sept jours." Le cap symbolique des 7.000 diagnostics positifs a d'ailleurs été franchi vendredi dernier, avec 7.030 nouveaux cas. Il s'agit du nombre d'infections quotidiennes le plus élevé enregistré en Belgique depuis le début de l'épidémie, ont souligné les porte-parole interfédéraux. Seule la République tchèque compte actuellement plus d'infection s (par 100.000 habitants) parmi les pays européens.

Les jeunes sont en outre de plus en plus touchés puisqu'un quart des nouvelles contaminations survient chez les personnes âgées d'une vingtaine d'années. "Les infections ont par ailleurs doublé dans la tranche des 30 à 80 ans", a ajouté Yves Van Laethem.

La hausse des contaminations se marque particulièrement dans le sud du pays. En province de Liège, l'incidence calculée sur les deux dernières semaines est en effet de 791 cas positifs par 100.000 habitants, selon les données de Sciensano. La situation est également préoccupante dans le Brabant wallon (760/100.00), à Namur (647/100.000) et dans le Hainaut (565/100.000). À Bruxelles, l'incidence reste la plus élevée (840/100.000) bien que la progression soit moins rapide (+52% entre la semaine du 27 septembre au 3 octobre et celle du 4 au 10 octobre, là où les chiffres des provinces wallonnes ont tous au moins doublé).

En Flandre, le nombre d'infections est actuellement plus faible par rapport au reste du pays mais "il double chaque semaine", pointe M. Van Laethem. "Si cette tendance se poursuit, l'impact sera équivalent au nord et au sud du pays."

La courbe des décès grimpe également. Entre le 4 et le 10 encore octobre, le virus a fait 18 morts en moyenne par jour. Au total, 10.244 personnes sont décédées des suites d'une infection par le coronavirus en Belgique depuis la mi-mars.

Les experts sont revenus plus longuement sur le sujet des décès mercredi, en comparant certaines données entre la première vague, de mars au 21 juin, et la deuxième période, du 22 juin au 13 octobre. "On peut dire que les décès sont concentrés sur la première vague, avec 94% du total des décès contre 6% des décès liés à la période débutant fin juin. Clairement, ce nombre augmente progressivement", a indiqué Yves Van Laethem. L'âge moyen des décès, qui surviennent toujours principalement chez les plus de 80 ans, est passé de 86 à 83 ans. Les décès chez les moins de 65 ans représentent actu ellement 10% du total, contre 6% précédemment.

"Lors de la première vague, nous avions été frappés par le fait que près de deux tiers des personnes décédées résidaient en maison de repos. Depuis cet été, ce pourcentage est tombé à 45%", a encore relevé le porte-parole. Le lieu des décès a aussi évolué: entre mars et juin, la moitié survenaient à l'hôpital tandis qu'à partir de cet été, cette proportion a atteint 78%.

Enfin, "la manière dont ces décès ont été étiquetés 'Covid' a aussi changé au cours du temps". Aujourd'hui, "88% des décès sont confirmés par une technique extrêmement fiable pour prouver qu'il s'agit bien du coronavirus", a assuré Yves Van Laethem.

"Les six règles d'or", à savoir se laver régulièrement les mains, être particulièrement vigilant par rapport aux personnes vulnérables (âgées, cardiaques, diabétiques, immunodéprimées...), la distanciation sociale, le port du masque, le respect de la bulle et le fait de rester chez soi en cas de symptômes, "constituent notre meilleur rempart contre le virus", a rappelé Antoine Iseux, porte-parole du Centre de crise national. "Elles sont complémentaires et toutes jouent un rôle. Il ne s'agit donc pas de faire son marché dans les mesures proposées."

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