Lancement d'une agence européenne pour anticiper de prochaines pandémies

La Commission européenne a instauré jeudi une Autorité européenne de préparation et de réaction en cas d'urgence sanitaire. Dotée de 6 milliards d'euros jusqu'en 2027, l'HERA (son acronyme anglais) doit permettre à l'UE d'être mieux armée face à de nouvelles pandémies.

L'HERA devra détecter rapidement les menaces et les crises sanitaires potentielles, grâce à la collecte de renseignements et au renforcement des capacités de réaction nécessaires.

En cas d'urgence, elle assurera la mise au point, la production et la distribution de médicaments, de vaccins et d'autres contre-mesures médicales, tels que des gants et des masques, qui ont souvent fait défaut lors de la première phase de la lutte contre la pandémie de coronavirus.

La nouvelle autorité de prévention des pandémies constitue l'un des piliers de la future Union européenne de la santé, que la présidente de la Commission Ursula von der Leyen a dit mercredi vouloir doter de 50 milliards d'euros.

Inspirée de la BARDA américaine (Biomedical Advanced Research and Development Authority), l'HERA devrait être totalement opérationnelle au début 2022.

Elle devrait décharger la Commission européenne de toute une série de tâches qu'elle a dû assurer dans l'urgence lors de l'irruption de la pandémie de coronavirus.

Ainsi, l'HERA pourra rapidement passer à l'organisation des opérations d'urgence, sous l'égide d'un conseil de gestion des crises sanitaires de haut niveau. Elle mobilisera des fonds d'urgence et établira des mécanismes de suivi, de développement de nouveaux produits ciblés, d'approvisionnement et d'achat de contre-mesures médicales et de matières premières, selon un communiqué de la Commission.

Les installations Fab UE, un réseau de capacités de production "toujours prêtes" pour la fabrication de vaccins et de médicaments, seront mobilisées pour fournir des capacités de réserve pour l'intensification de la production, ainsi que des plans de recherche et d'innovation d'urgence, en concertation avec les États membres.

La production de contre-mesures médicales dans l'UE sera stimulée et un inventaire des installations de production, des matières premières, des consommables, des équipements et des infrastructures sera dressé afin d'avoir une vue d'ensemble claire des capacités de l'UE.

Avant toute crise, l'HERA procédera à l'évaluation des menaces et à la collecte de renseignements, et élaborera des modèles de prévision d'une épidémie. D'ici début 2022, elle recensera et agira sur au moins trois menaces de grande portée et comblera d'éventuelles lacunes en matière de contre-mesures médicales, promet la Commission.

L'HERA soutiendra également la recherche et l'innovation, notamment par l'intermédiaire de réseaux d'essais cliniques à l'échelle de l'Union et de plateformes pour le partage rapide des données. Elle maintiendra aussi un dialogue étroit avec l'industrie, établira une stratégie pour la capacité de production et des investissements ciblés, s'attaquera aux goulets d'étranglement de la chaîne d'approvisionnement, etc.

"Après près de deux ans d'une épidémie dévastatrice, l'HERA symbolise un changement d'état d'esprit en matière de politique de santé", a affirmé la commissaire à la Santé, Stella Kyriakides.

Vous souhaitez commenter cet article ?

L'accès à la totalité des fonctionnalités est réservé aux professionnels de la santé.

Si vous êtes un professionnel de la santé vous devez vous connecter ou vous inscrire gratuitement sur notre site pour accéder à la totalité de notre contenu.
Si vous êtes journaliste ou si vous souhaitez nous informer écrivez-nous à redaction@rmnet.be.