La KU Leuven développe un agent antiviral contre la dengue, une première mondiale

Des chercheurs de l'Institut Rega et du CD3 (Centre for Drug Design and Discovery) de la KU Leuven ont mis au point un médicament antiviral contre la dengue, a annoncé mercredi l'université louvaniste. Le médicament est très efficace contre toutes les variantes connues du virus et peut être utilisé à la fois de manière préventive et curative. C'est la première fois dans le monde qu'une telle avancée est réalisée dans la lutte contre la dengue. Les conclusions de cette recherche ont été publiées dans la célèbre revue scientifique Nature.

Chaque année, environ 400 millions de personnes à travers le monde sont infectées par le virus de la d engue, transmis par les moustiques. Environ un quart de celles-ci développent des symptômes et plusieurs milliers n'y survivent pas. Les symptômes de la dengue comprennent une forte fièvre ainsi que des douleurs musculaires et articulaires. Certains patients présentent également des saignements sous-cutanés ou des fuites capillaires. Il n'existe actuellement aucun médicament antiviral pour prévenir ou traiter la dengue.

Grâce aux années de recherches menées par l'Institut Rega et le CD3, sous la direction des professeurs Johan Neyts et Patrick Chaltin, cela pourrait bientôt changer. Le médicament mis au point par l'équipe possède un "mécanisme unique", explique Mme Neyts. "Notre inhibiteur de virus empêche l'interaction entre deux protéines virales, qui font partie d'une sorte de machine à copier qui se charge de dupliquer le matériel génétique du virus. Si cette interaction est bloquée, le virus ne peut plus répliquer son matériel génétique. Par conséquent, aucune nouvelle particule virale n'est produite."

Des tests sur des souris ont produit des résultats très prometteurs, une faible dose de médicament administrée par voie orale s'est avérée très efficace. De plus, même lorsque l'infection est déjà à son paroxysme, le nombre de particules virales dans le sang diminue considérablement dans les 24 heures qui suivent le début du traitement.

Les tests sur des souris ont également montré que le médicament pouvait être utilisé de manière préventive. Les personnes vivant dans des zones où une épidémie de dengue est en cours pourraient utiliser l'antiviral pour se protéger. "Les voyageurs ou le personnel des ONG se rendant dans des zones à haut risque pourraient également prendre le médicament à titre préventif. En principe, nous pourrions développer des comprimés qu'il faudrait prendre une fois par jour, comme c'est déjà le cas pour le paludisme", explique le professeur Neyts.

Les chercheurs ont travaillé en collaboration avec des scientifiques de Janssen Pharmaceutica. La société pharmaceutique devrait présenter les résultats des études cliniques à la mi-novembre.

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