L'OMS juge "alarmant" le niveau de transmission du Covid-19 en Europe

Le niveau de transmission du Covid-19 est "alarmant" en Europe, a relevé jeudi l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), qui s'inquiète également des raccourcissements de quarantaine décidés ou envisagés dans plusieurs pays.

"Les chiffres de septembre devraient servir d'alarme pour nous tous" à travers l'Europe, où le nombre de nouveaux cas est désormais supérieur à ceux enregistrés en mars et avril, a déclaré depuis Copenhague le directeur de la branche Europe de l'OMS, Hans Kluge. Lueur d'espoir toutefois: la plupart des contaminations touchent à présent les jeunes, qui développent généralement des symptômes plus l& eacute;gers.

"Nous sommes parvenus à repousser le virus une première fois, nous pouvons le combattre à nouveau", a ajouté M. Kluge, en rappelant les mesures sanitaires élémentaires: se laver régulièrement les mains, respecter la distanciation sociale, porter un masque buccal, éviter les grands rassemblements et dépister massivement. En juin, a rappelé le directeur, les cas ont diminué non pas du fait d'une évolution naturelle du virus mais grâce aux mesures strictes de santé publique. "Si vous relâchez la pression sur le virus, vous verrez une augmentation", a souligné M. Kluge

L'organisation onusienne a également exclu de raccourcir sa recommandation d'une quarantaine de 14 jours pour tous ceux qui ont été en contact avec le virus. "Cette recommandation a été basée sur notre compréhension de la période d'incubation et de la transmission de la maladie, nous ne la réviserions que sur la base d'un changement de notre compréhension de la science, ce qui n'est pas le cas jusqu'à présent", a insisté Catherine Smallwood, en charge des situations d'urgence à l'OMS Europe.

Toutefois, la durée d'isolement a déjà été réduite dans plusieurs pays. Elle a ainsi été ramenée en France à sept jours en cas de contact. Elle est de 10 jours au Royaume-Uni, en Irlande, en Autriche, en Slovénie ou encore en Suisse, tandis que plusieurs pays européens, comme le Portugal et la Croatie, envisagent actuellement de la raccourcir. "Quand on connaît l'immense impact individuel et sociétal que peut avoir une réduction, même minime, de la durée de la quarantaine (...), j'encourage les pays de la région à suivre une procédure scientifique régulière avec leurs experts et à explorer des options de réduction sûres", a insisté M. Kluge.

Enfin, l'agence onusienne a affirmé comprendre la lassitude des citoyens face aux mesures sanitaires imposées pour lutter contre la pandémie. "Ce découragement doit être pris au sérieux", par exemple en trouvant avec les jeunes des moyens sûrs de maintenir leur sociabilité, plutôt que de simplement cadenasser des pans de leur vie sociale, a conclu Hans Kluge. Il faut "se concentrer sur la réduction des préjudices, où et quand cela est possible".

La zone Europe de l'OMS, qui comprend 53 pays dont la Russie - le plus grand pays du monde en superficie -, compte près de 5 millions de cas officiels et plus de 227.000 morts liées au virus, d'après le tableau de surveillance de l'organisation.

Du fait d'une reprise de l'épidémie mais également des capacités de tests supérieurs à la vague de mars-avril, le nombre de cas quotidien enregistré avoisine actuellement les 40.000 à 50.000, contre un pic quotidien de 43.000 le 1er avril dernier, selon ces données. Le nouveau record absolu date désormais du 11 septembre, avec quelque 54.000 cas enregistrés en 24 heures.

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