L'Europe ne doit pas réduire les dépenses de santé, prévient l'OMS

La crise économique qui ravage l'Europe, conséquence de la pandémie de nouveau coronavirus, ne doit pas conduire les gouvernements à des coupes dans les dépenses publiques de santé, a prévenu jeudi l'OMS Europe.

"Nous nous inquiétons que les pays répondent à la crise de la même manière qu'ils l'ont fait il y a dix ans (...) en faisant des coupes dans les dépenses publiques de santé", a déclaré le directeur de la branche Europe de l'Organisation mondiale de la Santé, Hans Kluge, lors d'une conférence de presse diffusée en ligne depuis Copenhague.

De nombreuses familles sont tombées dans la pauvreté car elles ne parvenaient plus à payer elles-mêmes leurs soins de santé, a ajouté le responsable belge. "La Covid-19 a touché tout le monde, mais de pas de manière équitable", poursuit-il. La crise a révélé une vérité fondamentale. Lorsque l'un de nous ne bénéficie pas d'un accès correct aux soins, nous sommes tous en danger, estime-t-il. "Personne n'est à l'abri tant que tout le monde n'est pas à l'abri."

Il a plaidé notamment pour une relance économique qui mette l'accent sur le bien-être, avec une couverture sociale minimale pour tous. "L'être humain doit être central, tout en tenant compte de l'environnement. Personne ne doit être laissé derrière."

"Aujourd'hui notre priorité doit être d'investir dans la santé, la protection sociale et éviter l'austérité", a-t-il martelé, rappelant que la reprise économique ne sera possible que si la circulation du virus est sous contrôle.

Dans un communiqué, M. Kluge a encore déploré que les institutions de soins de longue durée, comme les maisons de repos, aient longtemps été négligées financièrement. Il a évoqué le personnel de ces institutions, souvent sous-payé et manquant de protection.

Selon les chiffres de l'OMS, entre 2008 et 2013, le budget public par personne consacré à la santé avait diminué dans près de la moitié des pays de la région.

La branche Europe de l'OMS, qui s'étend de l'Atlantique au Pacifique et comprend 53 pays aussi hétéroclites que la Russie et Andorre, compte plus de 2 millions de cas officiels et 175.000 morts liées au virus, d'après l'organisation.

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