Gestion de la crise sanitaire : les Belges ne sont pas si contents

Une double étude de Solidaris visait à dresser un diagnostic et à dresser des enseignements concernant la gestion de la crise sanitaire de la COVID. En voici les principales conclusions.
Nous venons de vivre sur le plan sanitaire une expérience pénible pour tous. Elle n’est pas complètement terminée et déjà les experts nous prédisent d’autres joyeusetés du même genre. Il n’est donc pas inutile de réfléchir à ce que nous avons réussi et ce que nous avons manqué, et de se servir du passé pour mieux préparer le futur.
Défaillance de l’Etat
A travers son « thermomètre annuel », Solidaris s’est enquise de l’avis des Belges francophones quant à la gestion de la crise et à son l’impact sur leur vie. L’enquête a d’ailleurs été étendue à d’autres problématiques, telles que les récentes inondations et les changements climatiques. Il apparaît que la population prend de plus en plus conscience de l’unicité de la santé et de son lien avec les crises, environnementales ou autres. Le souhait des personnes interrogées est de voir opérer
des changements majeurs, rapides et profonds pour mieux protéger la santé. Une autre dimension perçue à propos de ces crises est leur capacité à renforcer les inégalités. Enfin, l’attente est forte vis- à-vis de l’Etat, qui doit prendre des mesures face aux plus grands pollueurs, à savoir les grandes industries. Les citoyens considèrent à ce point de vue que l’Etat n’a pas joué pleinement son rôle dans ces crises. Non seulement cela, mais la population accuse des freins trop nombreux. Elle fait
appel à plus de participation citoyenne et on perçoit un refus de la résignation devant ces situations.
Participation collective
De la deuxième partie de sa recherche, menée cette fois avec l’aide de l’ULB, il ressort que la culture de prévention et de l’apprentissage est faible chez nous. Et d’évoquer la responsabilité de nos multiples rouages institutionnels. La mutuelle dénonce le manque de coordination intersectorielle et multi-niveaux. Elle souligne des failles en matière de gestion et d’harmonisation des données. La pandémie, dit Solidaris, a montré que la gouvernance verticale est en échec face aux grands risques collectifs. Les individus ont le sentiment d’être privés de leur capacité à réagir.

Solidaris est dès lors amenée à proposer un cahier de prévention avec des pistes d’action. En écho avec les doléances
mises en évidence dans la première étude, le cahier précise que ces actions doivent être élaborées avec l’ensemble des acteurs et des citoyens. L’heure n’est plus à la gouvernance de type « top- down » dans ce type de catastrophe. La prévention doit être pensée collectivement et démocratiquement, précise le cahier de prévention. Et d’ajouter – faut-il s’en étonner ? - que les mutuelles ont un rôle à y jouer. Leur réseau associatif et socio-sanitaire et leurs campagnes d’information et d’éducation sont des outils adéquats pour cette gestion nouvelle, de même que leur position de relais politique.

> Retrouvez les résultats de l'enquête

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