Etude belge sur la réponse immunitaire dans les poumons des patients gravement malades

Des chercheurs de l'UZ Leuven, de la KU Leuven et du VIB (Institut flamand de recherche en biotechnologie) ont analysé le liquide présent dans les poumons des patients atteints d'une forme grave de Covid-19 et son implication dans la réponse immunitaire développée par ces malades, a annoncé l'UZ Leuven dans un communiqué de presse jeudi. Les résultats de ces travaux pourraient s'avérer utiles dans l'élaboration de nouveaux traitements.

On a observé chez les patients qui avaient contracté une forme grave de Covid-19, une réponse immunitaire paradoxale: au lieu de les protéger le système immunitaire se retourne contre eux. Pour comprendre ce phénomène, des rechercheurs ont analysé le liquide pulmonaire de 44 patients.

"Nous avons immédiatement constaté que les monocytes présents dans le liquide pulmonaire étaient à l'origine d'une importante réaction inflammatoire", explique le professeur Diether Lambrechts, membre du VIB et de la KU Leuven. "Ces monocytes ne parviennent pas à se convertir en un autre type de cellules immunitaires appelées macrophages. Or ces derniers participent à l'élimination des cellules mortes et infectées ainsi qu'à la formation des anticorps. La conversion des monocytes en macrophages s'opère chez les patients atteints d'une forme légère de la maladie. Tandis que chez les patients gravement malades, les monocytes provoquent des lésions inflammatoires supplémentaires dans le tissu pulmonaire, responsables de cicatrices irréparables."

Les analyses du liquide pulmonaire ont également montré que d'autres cellules immunitaires, telles que les cellules dites T et B, ne fonctionnaient plus correctement. Ainsi certaines cellules T ne parviennent pas à se développer en suffisance chez les patients gravement malades, tandis que d'autres sont suractivées, de sorte qu'elles deviennent comme fatiguées et inefficaces. C'est l'une des raisons pour lesquelles les patients ont souvent du mal à récupérer, car les cellules T et les cellules B sont nécessaires pour vaincre le virus.

"Nous comprenons mieux maintenant ce qui dysfonctionne chez les patients atteints d'une forme sévère de Covid-19. Par ailleurs, les données que nous avons recueillies sont uniques car notre étude porte sur le liquide pulmonaire des patients atteints d'une pneumonie due au COVID-19 et elle a été effectuée sur le plus grand échantillon étudié jusqu'ici", commente le professeur Els Wauters, pneumologue à l'UZ Leuven.

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