Coronavirus: L'ABSyM devant la Cour constitutionnelle contre la vaccination par les pharmaciens

L'Association Belge des Syndicats Médicaux (ABSyM) a fait savoir mardi via un communiqué qu'elle allait déposer un recours devant la Cour constitutionnelle contre la loi permettant la vaccination contre le coronavirus par des pharmaciens. Pour l'association, seuls les médecins peuvent pratiquer ce genre d'intervention et cette loi viole certains droits constitutionnels.

Entrée en vigueur le 11 mars 2022, la loi permet aux pharmaciens d'administrer le vaccin au sein de leur officine. Ce nouveau modus operandi n'est pas du gout de l'ABSyM. "Seul un médecin est habilité à assurer la continuité des soins lors de la vaccination", déclare-t-elle. Pour l'association, la vaccination comporte certains risques comme de s complications neurologiques et immunitaires ou encore de fièvre et d'asthénie. "La vaccination est un acte médical pour lequel seuls les médecins et les infirmiers sont suffisamment formés", peut-on encore lire dans le communiqué. L'ABSyM s'oppose donc à cette pratique et a décidé d'intenter une procédure judiciaire devant la Cour Constitutionnelle, notamment pour la violation de l'article 23 de la Constitution.

Ce dernier garantit à chacun le droit à la protection de la santé, droit potentiellement bafoué par la loi du ministre Vandenbroucke. "Ce droit peut être compromis si la vaccination est effectuée par un prestataire de soins, en l'occurrence ici le pharmacien, qui n'est pas qualifié pour détecter les problèmes médicaux consécutifs à la vaccination parce qu'il n'a pas bénéficié de la formation requise", poursuit l'ABSyM dans son message.

Cette dernière rajoute que ce droit est également mis en péril par le manque d'infrastructures nécessaires aux pharmaciens pour faire face aux effets secondaires ou aux complications immédiates. L'ABSyM évoque aussi le non-respect de la protection de la vie privée (article 22) en cas de présence d'autres clients, ce qui ne pourrait garantir le secret médical. 

De plus, pour l'association, la limite entre l'intérêt financier et la santé serait franchie, puisque le pharmacien prescrirait le produit avant de l'administrer. Il deviendrait un "auto-prescripteur". "Le conflit d'intérêts potentiel que cela crée est difficilement conciliable avec l'article 23 de la Constitution". L'ABSyM suspecte aussi le non-respect de l'article 10 quant à l'égalité entre tous les Belges. Pour elle, les médecins seraient discriminés, car ils doivent justement commander les vaccins auprès de centres de vaccinations ou de pharmaciens. "Le conflit d'intérêts potentiel que cela crée est difficilement conciliable avec l'article 23 de la Constitu tion", conclut le communiqué.

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