Les programmes à usage compassionnel, qui consistent à traiter une pathologie par des médicaments qui n'ont pas (encore) fait l'objet d'une autorisation de mise sur le marché, sont de plus en plus nombreux. Ils ont augmenté de 60% entre 2017 et 2018, ressort-il du rapport annuel de l'Agence fédérale des médicaments et des produits de santé (AFMPS), publié jeudi.
Un médicament prescrit pour un usage compassionnel vise à traiter une personne pour laquelle aucun traitement habituel n'a fonctionné et qui nécessite donc une nouvelle solution thérapeutique.
Pour l'AFMPS, l'augmentation des patients inclus dans les programmes à usage compassionnel "signifie une accessibilité accrue à l'innovation", alors que "l'intérêt vital des patients est parfois en jeu", souligne le service de presse de l'agence fédérale.
En 2017, l'AFMPS a recensé 25 programmes de ce type, contre 38 l'année dernière, soit une augmentation de 60%. Pour chaque dossier rentré, l'AFMPS examine combien de patients pourraient y avoir accès. Ils étaient 2.222 en 2018, contre 746 en 2017.
"Cette augmentation peut s'expliquer par le cadre législatif récent. Les firmes qui proposent ces programmes atteignent doucement leur vitesse de croisière. Et les médecins sont probablement de plus en plus au courant de leur existence", selon l'AFMPS.
En matière de sécurité des médicaments en général, l'AFMPS pointe par ailleurs "une évolution encourageante" du nombre de notifications d'effets indésirables. "D'année en année, la sensibilisation du grand public et des professionnels de soins de santé porte ses fruits, puisque les notifications d'effets indésirables sont en augmentation constante. Notifier les effets indésirables aide à la surveillance des médicaments et permet d'améliorer leur sécurité", souligne l'agence. En 2018, plus de 11.000 notifications sont parvenues à l'AFMPS.
